Abstract FR:

Dans sa correspondance, Mme de Sévigné parle abondamment de la mort, soit sous forme de nouvelles, ce qui constitue notre première partie << chronique de la mort >>, soit sous forme de réflexion, ce qui fait l'objet de notre deuxième partie << l'art de mourir chez Mme de Sévigné >>. La première partie présente les différents aspects de la mort dans la société de l'ancien régime : les évènements qui la précèdent ou la suivent, les morts violentes et non violentes ou la grande actualité de cette période. Cette chronique est le reflet de la société et de l'époque où vécut Mme de Sévigné, et témoigne de l'évolution des mentalités depuis lors, qu'il s'agisse du rôle du médecin et du prêtre, de la présence de la mort dans la vie quotidienne, et en particulier de la mort des "grands", "spectacle" en face duquel ils doivent se comporter en "grands". La deuxième partie montre la manière dont la marquise a vécu la maladie et la mort de ses amis et de ses proches, surtout les accouchements et la maladie de sa fille, ensuite, de quelle façon elle concevait sa propre mort et s'y préparait. L'évolution de ses réflexions montre le lent mais sur approfondissement de sa personnalité et son acheminement vers une foi chrétienne inébranlable, imprégnée de conviction janséniste. Tant éprise d'amour pour sa fille au milieu de sa vie, la marquise semble avoir trouvé à la fin la sérénité affective, morale et religieuse pour mourir en bonne chrétienne.