thesis

René Char et la peinture ou le bruit de l'allumette

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Toulouse 2

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Three groups of texts form the matter of our study. The first one is represented by all the texts concerning painters, those who illuminated char's poems but also those who were in a relation of friendship with char, and the ancient ones, considered as models and main artistic references. The second group contains texts that seem to think about image and refer to the ekphrasis, even if they are not directly related to a real pictorial object. They provide the reader with a likely picture. The third group collects texts - mainly from the +last char; - that, by the means of their structure, have many characteristics in common with paintings, and offer themselves more as objects to look at than to read. Our purpose is to enhance the fact that char's thought about representation starts with a disfiguration of paintings and pictures from which comes to light a poetry based on contradiction, that is to say on an object passing beyond the limits of representation and being pure presence. Then, this disfiguration prepares a new kind of figuration, where the poet, by means of a melancholic drift which brings back ancient figures such as the father, and also of a creative fantasy, has access to the symbolic level that takes shape in the origin of the text. Besides, his own image is assured by this process revealing a saturnian poet, always tensed by the contradiction. In a way, the texts concerning painters and paintings look like a diary, the rough shape of other poems. Finally, (dis)figuration is the third term of this progress, based on the paradoxal text disfigured as a text to read so that it can figure as a text to look at. The icon-text ends this movement towards the sublime, coming from the contradiction and the defeat of the representation.

Abstract FR:

L'etude porte sur un corpus articule autour de trois axes. Le premier regroupe les textes de char sur les peintres, contemporains ou anciens, enlumineurs de ses poemes, amis ou modeles. Le second ensemble reunit les textes dont on peut dire qu'ils mettent en jeu un traitement particulier de l'image, et relevent de l'ekphrasis, meme si l'objet de celle-ci n'est pas une reference picturale identifiable. Enfin, le troisieme ensemble regroupe les textes - surtout ceux du + dernier char ; - qui, par leur construction, s'apparentent a des tableaux, se voient plus qu'ils ne se lisent. L'objectif de la recherche est de montrer comment, dans ce que l'on peut qualifier un peu artificiellement une reflexion sur l'iconicite, char part d'une defiguration systematique du tableau et de l'image - picturale et poetique - engendrant ainsi une poesie de la contradiction, situee plus pres de l'indice que du symbole, la presence supplantant en effet la representation. Ensuite, il s'avere que cette defiguration prepare le terrain d'une nouvelle figuration, edification d'un arsenal d'images par derive melancolique devant un tableau faisant resurgir des figures fondatrices - entre autres celle du pere - ou par fantasme createur de figures desirables. Cette figuration amorce le processus symbolique par lequel le texte s'origine et par lequel la figure du spectateur char se revele contradictoire : les textes de ce corpus constituent en effet autant le journal intime du poete saturnien qu'est char que l'arriere-pays des autres poemes. Enfin, la (de)figuration qualifie ce paradoxe d'un texte qui se defigure comme texte lisible pour mieux se figurer ou figurer comme texte a voir, moins par les ressources de la typographie que par un jeu tendu des composantes poetiques emergeant chacune a leur tour pour donner au texte sa valeur plastique, par la remise en cause de la linearite du texte, qui dans une large mesure etait la condition de l'ekphrasis. Le lecteur fait l'experience d'un texte qui met en jeu une fonction critique de l'oeil et oblige celui-ci a etablir a son tour des perspectives dans le texte meme qui refusait de transposer des perspectives. L'image n'est plus dans le texte et a travers le texte, mais du texte. Le texte-icone acheve ainsi un cheminement vers le sublime ne de la contradiction et de la defaite de la representation.