Etude morphologique et sémantique de fidus, fidens, fidelis, infidus, infidelis, perfidus
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The different adjective or adverbial forms of the etymological family of fides seemed to pave a new way of access to the semantical substance of this word. The introduction shows how a certain tradition dating back from the teaching of ancient grammarians and especially of servius had caused this kind of study to be ne lected. A more careful reading of the whole tradition leads to the reconsideration of the generally accepted conclusions. The first part provides an exhaustive list of the number of all the occurrences of the forms of the etymological family of fides, from the origins to the early Christian texts. The occurrences are classified into eight synchronies. Their distribution between prose and poetry is studied statistically. All the uses of the degrees of the adjectives, showing noticeable differences, are also catalogued here. In the second part, the semantical study allows revealing, from the uses in the texts, the semantical substance of the adjectives or adverbs, as it appears in the earliest authors and as it has evolved through all the studied periods. So it defines the specificity of the semantical substance of each adjective or adverb and it describes how gradually, in certain uses (by metonymy, metaphor or catachresis), some adjectives acquired a semantical substance so similar that it could seem identical. However it is obvious that the Christians have kept (in)fidelis for its own semantical substance. The semantical study leads up to re-examine the etymological hypotheses and especially that of A. Meillet. The skt. Sraddha- does not allow proving the existence of the couple credo - fides, nor consequently the inherited religious value of fides. It is possible that fides issues, by hypostasis, from an ancient form of singular instrumental.
Abstract FR:
La diversité des formations adjectives et adverbiales étymologiquement apparentées à fides semblait ouvrir une voie nouvelle de recherche pour accéder à la substance sémantique de ce terme. L'introduction montre comment une certaine tradition remontant à l'enseignement des grammairiens anciens et en particulier à celui de servius avait fait négliger ce type d'étude. Une lecture plus attentive de toute la tradition amène à reconsidérer les conclusions généralement admises. La première partie présente un inventaire exhaustif du nombre des occurrences des formations étymologiquement apparentées à fides, des origines jusqu'aux premiers textes chrétiens. Les occurrences sont présentées en huit synchronies. Leur répartition entre les œuvres en prose et celles en vers est l'objet d'une étude statistique. Sont aussi répertoriés tous les emplois des degrés des adjectifs qui manifestent des différences sensibles. Dans la seconde partie, l'étude sémantique est menée de façon à dégager, à partir des emplois dans les textes, la substance sémantique des adjectifs et des adverbes telle qu'elle apparait chez les auteurs les plus anciens et telle qu'elle a évolué tout au long des périodes étudiées. Elle précise donc la spécificité de la substance sémantique de chacun des adjectifs et des adverbes et elle décrit comment, progressivement, dans certains types d'emplois (par métonymie, métaphore ou catachrèse), certains adjectifs ont pu avoir une substance sémantique si proche qu'elle a pu passer pour identique. Il apparait cependant clairement que c'est pour sa substance sémantique propre que les chrétiens ont retenu (in)fidelis. L'étude sémantique conduit à réexaminer les hypothèses étymologiques et en particulier celle d'A. Meillet. L'existence du couple credofides ne peut être justifiée par le skr. Sraddha- ni par conséquent la valeur religieuse héritée de fides. Fides peut être issu d'une ancienne forme d'instrumental singulier.