thesis

Le rythme de l'alexandrin dans le Crève-coeur d'Aragon

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

According to the author, the form of verse in le Crève-coeur, written at the beginning of the Second World War, was chosen after much reflection, to be the vehicle for a political message directed to the widest audience possible. It was therefore necessary to use rather traditional forms so as to be understood by everyone. The detailed analysis of these rimed alexandrines, based on a stylistic analysis, shows that 72% of them possess a classical caesura, that more than 10% have the 4 4 4 structure of the romantic trimeter - with or without an accent on the sixth syllable - and that the remaining ones take different forms which in most cases derive from phonic combinations at the rime or inside the verse. In the poems written before the armistice of June 1940, one can notice many instances of discontinuity and discordance : discrepancy between the sentence and the verse, jarring emphasis or multiplication of accents, rythmical pounding or, on the contrary, accentual disappearance. The cohesion of the verse is nonetheless preserved thanks to the richness of homophonies. With the armistice, a new phase starts. The poet renounces…

Abstract FR:

D'après l'auteur, la forme des vers du Crève-coeur, composés au début de la dernière guerre, a été choisie, après mûre réflexion, pour être le véhicule d'un message à portée politique, destiné au plus grand nombre ; d'où la nécessité de recourir à des formes assez traditionnelles pour être entendu de tous. L'étude détaillée de ces alexandrins rimés, fondée sur l'analyse stylistique, révèle que 72% d'entre eux sont classiquement césurés, que plus de 10% ont la cadence 4 4 4 du trimètre romantique - avec ou sans accentuation de la sixième syllabe - et que les vers restants affectent des structures variées qui résultent, le plus souvent, de la richesse des combinaisons phoniques à la rime ou dans le corps du vers. Dans les poèmes qui précèdent l'armistice de juin 1940, on relève des phénomènes de discontinuité et de discordance notable : décalage entre la phrase et le vers, heurt ou multiplication des accents, effets de martellement rythmique ou, au contraire, effacement accentuel. La cohésion du vers est néanmoins sauvegardée grâce à la richesse des homophonies. A partir de l'armistice se dessine un tournant. Le poète renonce à la discontinuité. Le rythme ne se rapproche pas pour autant du…