Tradition précieuse et représentation du féminin dans les contes de fées de Charles Perrault à Mme Leprince de Beaumont
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Paris 4Disciplines:
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Notre étude se propose de redécouvrir les contes de fées féminins qui s'inscrivent dans les deux grandes vogues successives de ce genre littéraire, dans la dernière décennie du XVIIe siècle et dans la première moitié du XVIIIe siècle. En effet, si la renommée de Charles Perrault est universelle aujourd'hui, ce n'est pas le cas de la longue liste de conteuses de sa génération : Mme d’Aulnoy, Mlle L'héritier, Mlle Bernard, Mlle de la Force, Mme de Murat, Mme Durand et Mme d’Auneuil; ni de celles qui ont pris leur relève au XVIIIe siècle : Mme l'Évêque, Mlle de Lubert, Mme de Lintot, Mme de Villeneuve et Mme Leprince de Beaumont. Le genre du conte de fées réutilisé pour illustrer la thèse des modernes fut récupéré par les femmes auteurs, et traité de manière précieuse. Leurs contes dérivent directement des romans précieux. On y retrouve d'une part la « langue précieuse » correspondant à la poétique de la conversation illustrée chez Mlle de Scudéry et d'autre part les thèmes les plus chers aux précieuses, comme l'amour, le mariage et l'éducation. De même, comme c'était le cas des précieuses, elles ont écrit dans une perspective « féminocentrique », et qui se révèle même féministe par le fait qu'elles ont utilisé le merveilleux pour accentuer plus encore que dans le roman l'héroïsme féminin (du fait de la non exigence de vraisemblance). En démarquant les contes féminins de ceux de Perrault, qui eux exploitent le folklore et promeuvent avant tout la modernité en littérature, nous voudrions montrer que les premiers se placent, côte-à-côte avec leurs correspondants romanesques précieux, dans le registre de la littérature féministe.