Le scripteur et ses signifiants en six Chants, ou le miroir brisé de Maldoror : sémiotique pour Lautréamont
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BesançonDisciplines:
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Abstract FR:
Le problème en amont de cette recherche est le suivant : un être prend sa plume et écrit une œuvre littéraire. Dans quelle mesure est-il possible de comprendre la raison d'être de son acte d'écrire, ce qu'il accomplit, par l'analyse du texte produit? Les chants de Maldoror, du comte de Lautréamont, présentent, par les modalités de leurs publications, un certain nombre de "traces scripturales" suggérant qu'un projet d'écriture était mis en place. La question est posée concernant la nature de ce projet, comment il se caractérise, et dans quelle mesure il est possible de la découvrir par l'analyse de l'œuvre. Notre démarche s'inscrit dans celle de la sémiotique littéraire. Nous nous servons de concepts venant de la linguistique et de la sémiotique pour analyser les six "chants" : chacun dans sa singularité et dans sa relation aux autres. Les éléments concernes comprennent la nature et les effets de la réécriture (trois versions du "chant premier"), le rôle du nom propre et de sa disparition, le fonctionnement du "verbal" et du "non-verbal" dans le texte aussi bien que des "zones d'énonciation" définies par Benveniste: "histoire" et "discours". Le concept d'"entaille" : le moment dans le texte ou se produit une "différence" ou distinction, est utilisé pour identifier les lieux textuels susceptibles de créer du sens. Il est ainsi établi que le projet du scripteur a requis sa propre insertion dans le texte jusqu'à ce que son écriture lui renvoie sa propre image-miroir. Apres l'anonymat des deux premières versions du "chant premier", l'œuvre est signée lorsque le projet est achevé (à la fin du "chant sixième), au moment où le texte reflète son "scripteur". La signature pseudonyme, réécriture du titre, insiste sur cette réciprocité.