Itinéraires d'adolescence et de jeunesse dans Les Rougon-Macquart d'Emile Zola
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Clefs de voute narratives de la joie de vivre et de la faute de l’abbé Mouret, l'adolescence et la puberté apparaissent aussi, dans la plupart des romans des Rougon-Macquart, comme des pierres angulaires dans la construction de nombreux personnages. En effet, l'adolescence et la jeunesse sont des moments troubles durant lesquels le personnage entame sa destinée amoureuse, sociale et spirituelle, et prend conscience de son origine et de sa place dans la chaine des générations. Puisque l'œuvre de Zola puise, en les repensant, dans toutes les définitions et théories de son époque, les termies clés de cette recherche ("adolescence", "adolescent(e)", "jeunesse", "jeune", "pubère", "puberté") ont fait l'objet d'investigations linguistiques auxquelles les dictionnaires et les encyclopédies peuvent répondre. De plus, l'adolescence et la jeunesse étant des catégories que rénove le discours médical, une enquête dans les textes scientifiques s'imposait. En effet, sortes de carrefours, l'adolescence et la jeunesse instaurent une logique a plusieurs entrées, dont aucune véritablement ne prédomine, qui oblige a les emprunter toutes. La jeunesse et l'adolescence sont des notions nourries par une réflexion biologique (l'apparition de la sexualité) et par une pensée mythique (la faute originelle). S'y superposent, en quelque sorte, trois ordres-scientifique (hérédité), biblique (la chute) et narratif (déploiement et résolution du destin du personnage)-) mais elles sont aussi, en définitive, travaillées par un projet d'ordre éthique. Ainsi, l'adolescence et la jeunesse, dans les Rougon-Macquart, oscillent constamment entre le corps et l'esprit, la sensation et le sentiment, entre l'esthétique et l'éthique, entre les pouvoirs génésiques de la vie et une volontés dirigée vers un idéal-philosophique, scientifique ou même économique.