thesis

Vérité des choses, mensonge de l'homme dans Madame Bovary de Flaubert : de la nature au Narcisse

Defense date:

Jan. 1, 1996

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In order to explore the relations between nature and man in Madame Bovary as we intend to do, it seems first of all necessary to recall the fundamental conviction which Flaubert’s metaphysical and aesthetic attitude is based on : truth lies in nature, and everything that comes from man is most often sheer lies and ugliness. Although nature represents beauty and truth because it is the absolute, man is characterised by his narcissistic tendency to conclude, to reduce the absolute according to his desires and his limited measure, which stands for flaubertian definition of stupidity. Man lives in falsehood for he substitutes to nature an illusory order adapted to his image and the worship of himself. So, we purpose to insist on the central question of stupidity as metaphysical conclusion, and to proceed from nature to narcissism. The first step of our study deals with the aesthetic problem of both symbolism and description and intends to show that truth and meaning lie in nature only. Flaubert’s tendency is to reject symbolism as well as anthropomorphism. His purpose is not to impose a signification on things, but, on the contrary, to be open to the infinite and divine signification of things. Then, we shall oppose to the truth of things the lying conclusions of modern humanism (which is in fact narcissism) by going through all the levels of metaphysical stupidity. Truth of things, lies of the human order that encroaches upon them: here is the central opposition that we would like to explore in the intent to respect both the infinity of nature and the infinity of stupidity.

Abstract FR:

Pour explorer, comme nous nous proposons de la faire à travers Madame Bovary les rapports de l'homme et de la nature, dans une vision d'ensemble de la métaphysique et de l'esthétique flaubertiennes, sans doute faut-il partir de cette conviction fondamentale chez Flaubert: la vérité réside dans les choses, et tout ce qui vient de l'homme n'est le plus souvent que laideur et mensonge. D’un côté la nature qui est seule vraie et seule belle car elle est le tout, de l'autre le bourgeois autolâtre, ou narcissique, dont la bêtise consiste à se prendre pour l'absolu, à conclure le tout selon sa mesure et ses désirs. Si le narcisse bourgeois vit dans le mensonge, c’est parce qu'il subsiste à la nature une fausse à son image et à sa gloire. C’est donc autour du problème central de la bêtise concluante que j'ai choisi d'organiser ma réflexion, en allant de la nature au narcisse. Cette étude entend d'abord rappeler, en abordant la question esthétique du symbole et de la description, que la nature chez Flaubert est le lieu du sens: le rejet du symbolisme va de pair chez lui avec la condamnation de l'anthropocentrisme. Le but de Flaubert ne saurait être d'ajouter du sens aux choses, mais de s'ouvrir au sens infini et divin des choses. Il s'agit ensuite d'opposer à la vérité des choses les conclusions mensongères de l'humanisme moderne (ou narcissisme) en déclinant tous les niveaux métaphysiques de la bêtise. Vérité des choses, mensonge de l'ordre humain qui usurpe sur elles: telle est l'opposition que nous voudrions explorer ici dans le double souci de respecter, avec Flaubert, l’infini de la nature et l'infini de la bêtise.