thesis

Edition critique du Fils du ciel, fondée sur le deuxième manuscrit (premier volume) ; étude du Fils du ciel (deuxième volume)

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Nos travaux sur l'orientation esthétique chez Victor Segalen, le cas du Fils du ciel nous avaient conduit à aborder les différences existant entre l’édition courante du Fils du ciel et les manuscrits déposés à la Bibliothèque nationale de France. Le personnage de l'empereur de Chine, figure sublime pour Segalen, est devenu une sorte de héros mythique : « l'empereur éternel ». Si ce personnage est à la fois chinois et segalenien, la dimension segalenienne l'emporte. La Chine n'a pas été pour Segalen un simple cadre de son œuvre et moins encore un déguisement exotique de sa pensée. C'est son être intime qui s'est nourri de la Chine et son génie s'en est trouvé transfiguré. Si les stèles en Chine lui offrent une forme poétique idéale, la pratique chinoise de l'allusion lui apporte une façon efficace d'exprimer beaucoup en peu de mots. Par l'analyse des composants du Fils du ciel, notamment celle des sources venues du Shijing et du choix de documents, nous avons dressé un inventaire permettant de voir en quoi l'auteur s'est nourri du monde chinois et à quel point il l'a fait sien. Ensuite, « l'exotisme du moi » traité à travers l'étude en parallèle de René Leys et du Fils du ciel - deux livres autour de la même figure, l'empereur Kouang-Si - a abouti à la révélation d'une âme obsédée par le caractère éternellement changeant de l'être, séduisant mais souvent insaisissable. Enfin, « le mythe de l'empereur » dans l'œuvre de Segalen, qui couvre plusieurs millénaires, se révèle être une allégorie de son « exotisme du moi ». La quête de soi est pour Segalen synonyme de la quête de l'être, et l'un comme l'autre sont ceux qui nous ressemblent mais nous fuient. Voilà pourquoi l'œuvre de Segalen trouve souvent une issue dans la mort, l'oubli ou le vide.