thesis

Rabelais et la logique des opposés : une dialectique implicite

Defense date:

Jan. 1, 1995

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

I wanted to show that Rabelais studies logic seriously. But the logic he's interested in is not the aristotelician one: it's influenced by a certain kind of alchemists (the "abstracteurs de quintessence", that is to say: the "distillateurs") who elaborate a substance which synthetizes the opposites (the "quinte essence" is both cold and warm, dry and humid); it's also influenced by the doctrine of Nicolas de Cusa (the coincidentia oppositorum). In first part, I study logic in XVIth century, the way Rabelais criticizes the scholastic logic, and the influence of alchemy and cusa. In second part, I study two cusanus' important metaphors (spiritus and nexus) which make it possible to describe the coincidentia oppositorum. In third part, I study the concept of truth, because it's the goal of Rabelais' logic. Truth is traditionally based upon such concepts as motion, time and perfection, but they are reconsidered by Rabelais. In fourth part, I study the question of signum: what is the signum likely to communicate the paradox of coincidentia oppositorum? My conclusions: Rabelaisian dialectic is implicit; Rabelais' works hide an authentic philosophy.

Abstract FR:

On a voulu démontrer que Rabelais envisage sérieusement la question de la logique, mais que celle-ci est hétérodoxe, élaborée sur le double modèle des théories des distillateurs de quintessence et de la docte ignorance cusaine. Pour cela, on étudie en première partie "l'état de la logique chez Rabelais". Apres une mise au point sur la logique a la renaissance, sont abordés les moyens mis en œuvre pour critiquer la logique scolastique, puis on démontre qu'une autre logique est considérée avec sérieux, et on justifie l'importance des deux modèles envisagés. En deuxième partie, "l'esprit et le lien", c'est-à-dire les principales métaphores de Nicolas de Cuse servant à décrire la coincidentia oppositorum, sont étudiées. Ces images favorisent l'invention d'une thématique spécifique (le souffle, le pet, le sel, la lignée, etc. ) Permettant à Rabelais de démontrer discrètement une logique du tiers-inclus. Ensuite, avec "la vérité", est analyse le concept de veritas vers lequel tend la logique rabelaisienne. On démontre que cette vérité repose sur des notions telles que le mouvement, le temps, la perfection. Elles sont traditionnelles dans la philosophie scolastique, mais Rabelais leur fait subir un traitement non conventionnel (réalité terrestre du mouvement immobile, du temps-éternité). Enfin, la quatrième partie ("la logique et la signe") considère le type de signum invente par Rabelais pour communiquer sa pensée paradoxale, lequel repose sur une fusion des signes conventionnel et arbitraire, pour aboutir aux (paradoxales) figures implicites.