Les ruses de la parole dans la nouvelle a la fin du moyen age : les cent nouvelles nouvelles. les contes de canterbury et le decameron
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The "nouvelles" came from traditional stories. Their interest lies not in their plot, which everybody would already know, but in the ways of telling it, in their uses of language. Verbal activity is at the core of the genre from its presentation as a reunion of story-tellers. Language in the "nouvelles" is generally used in playful ways leading to punning, to telling lies, to building versions that substitute reality in a way similar to literature creating fictional worlds through words. This reveals a potential of words far away from simple reproduction of reality. Characters and narrators use words in equivical ways to trick either other characters or the reader. The insistence of many layers of meaning -for single words of whole stories- shifts the attention towards those who will interpret them. Plurality of interpretation implies as well the impossibility for literature of conveing a unique moral. Interpretation will always depend on the reader. Esthetic and ludic values for literature are thus emphasized against its edifying purposes.
Abstract FR:
Les nouvelles etaient prises des recits traditionnels du moyen age. Leur interet ne reside donc pas dans des intrigues que tout le monde connaissait deja, mais dans la maniere de les developper, dans leur tissu verbal. Du reste, la presentation meme d'un "cercle conteur" qui donne lieu aux recits des recueils met en lumiere l'importance de l'activite langagiere dans le genre. Les constants jeux avec les mots affirment l'utilisation du langage dans des buts eloignes de la representation fidele de larealite. La parole sert a construire des versions remaniees des evenements qui arrivent a remplacer la realite, tout comme le langage litteraire cree des mondes fictifs. Les personnages autant que les narrateurs des recits font des jeux des mots et se servent de la parole de facon equivoque pour duper soit les autres personnages, soit le lecteur. L'insistance sur la pluralite de significations pour un mot ou pour un recit rehausse le role de l'interpretation. La multiplication des interpretations suggere, de plus, l'impossibilite de dispenser un enseignement unique a travers la litterature. Celui-ci dependra toujours du lecteur. La valeur esthetique et ludique de la litterature est ainsi revendiquee a l'encontre de son but purement edifiant.