Abstract FR:

L'homme moderne entre de plus en plus dans la discussion sur l'evenement et le nonevenement. Des la fin des annees 1920, un groupe d'historiens francais s'engagent a faire une historiographie dite "non-evenementielle". L'entreprise etait fructueuse, il s'agit alors de savoir s'il est possible, dans le domaine litteraire, de promouvoir egalement le concept de non-evenement. L'oeuvre de georges perec nous permet d'essayer de repondre a cette question. Tres variee et riche en terme de genre, de sujet et de style, cette oeuvre constitue pour nous un "spectre evenementiel", ou se trouvent les cas les plus extremes. Partons de ses premiers livres ou l'evenement ne joue qu'un role tres limite, nous arrivons a son oeuvre ultime ou l'evenement retrouve toute ses dimensions. Entre les deux ce sont des livres dont l'evenementialite varie et prend toutes sortes de formes: l'auteur tantot joue une acrobatie litteraire impressionnante en se privant de la lettre la plus utilisee de la langue francaise, tantot lance un pari unilateral au lecteur en faisant alterner simplement deux textes tres differents qui n'ont pas de liens immediats, ou encore, se plonge completement dans la quotidiennete en decrivant des mes, des bus, des maisons et des passagers anonymes. L'auteur a-t-il, consciemment ou inconsciemment, une idee conductrice derriere un tel balancement entre l'evenement et le non evenement? sinon, comment a-t-il evolue au fur et a mesure? dans une periode ou on parle beaucoup de crise litteraire ou crise de langage, peuton affirmer que perec a su montrer, avec son travail et ses jeux,une voie originale qui sortirait la litterature de sa crise, si crise il y a ? ces questions se trouvent au centre de notre recherche.