Tristan Corbière : le bestiaire corbiérien des amours jaunes
Institution:
Rennes 2Disciplines:
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Abstract EN:
This study deals with the recurrent figures of animals in the works of Tristan Corbiere, one of the poetes maudits according to Verlaine. In this only book of poems, les Amours jaunes, published in 1873, we can notice the presence of a pictures que bestiary which reflects the poet's vision of human life, a vision sometimes touching, sometimes grotesque or even cruel. The first part of the thesis analyses the origins of the Corbierian bestiary : from La Fontaine's fables, a declared pattern, to the emblematic imagery of the romantico-decadent period, through some reminiscences of the Greco-roman and Celtic bestiaries. Then, we have studied the most frequent identifications with animals, with a particular predilection of the poet for the ugly, damned and nocturnal figures, the importance of the canine symbol related to Corbierian cynical attitude and the parallel between horses and women from the singular Tristan’s point of view. We have finally developed a philosophy of the subject, "le sublime bete". Which sublimates the bestial orientations linked to the beloved woman. There, corbiere longs for apathy. He reaches through the animal figures of the "chant" and the "dechant" his own aphasia.
Abstract FR:
Cette étude concerne le bestiaire de Tristan Corbière - un des poètes maudits de Paul Verlaine - dans le recueil poétique des Amours jaunes édité à Paris en 1873. Il circule ainsi dans les Amours jaunes une faune pittoresque, une zoologie expressive qui renvoie à une image tantôt touchante, tantôt grotesque, voire cruelle et inquiétante de la condition humaine via celle du poète. L'étude porte d'abord sur les sources du bestiaire corbiérien, depuis un modèle notoire déclaré, les Fables de La Fontaine, aux images d'un bestiaire romantico-décadent en passant par les influences de celui gréco-romain et les imprégnations subtiles d'un totémisme zoolâtre celte. La seconde partie traite des identifications animales récurrentes : une prédilection pour les laids, les maudits et les nocturnes, ensuite le primat d'un bestiaire canin et d'une pose cynique prônée par Tristan en complément du bestiaire équestre réservé à la femme, pour développer une philosophie du "sublime bête" ou il s'agit de sublimer les orientations bestiales dont la femme est le support lorsqu'il l'appelle "la bête féroce". Avec le "sublime bête", Tristan tend vers l'apathie : l'hypostase animale constituant une sorte de réinvolution foetale. Enfin, le registre de figures animalières concernant le bestiaire du chant et du déchant débouche sur la propre disparition élocutoire du poète