Julien Green, le romancier confronté à la peinture et à la sculpture
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
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Abstract FR:
Julien Green aime à la fois la peinture, la sculpture. Il s'en inspire pour dessiner certains de ses personnages et même pour inventer la totalité de certains de ses livres. Il accorde de l'importance aux illustrations qui ornent ses textes ou leurs couvertures. Et il compare mentalement l'univers à un livre-artistique et divin. Conformément à cette logique esthétique, l'écrivain utilise un vocabulaire sculptural et des métaphores matérielles afin de décrire le corps humain (et désirable). Et il se sert d'un lexique chromatique et pictural et de l'opposition primordiale du noir et du blanc pour faire des portraits et pour restituer la beauté (spirituelle) des visages. Il invente finalement un modèle, au sens platonique du terme et il pense une peinture plastique qui donne la merveilleuse illusion du relief. On constate également que Julien Green cite les œuvres d'art de manière originale, mais parfois répétitive, ce qui lui permet de structurer certains de ses récits et d'inventer certains de ses personnages. En somme, il se fie à ses convictions esthétiques pour imaginer une topographie originale et pour nous décrire les maisons ou les musées où déambulent souvent ses personnages. On a même l'impression qu'il définit les individus qu'il imagine en fonction de leurs convictions artistiques, en fonction de la manière dont ils s'approprient où dont ils inventent l'œuvre d'art. Il se comporte finalement en héritier de Baudelaire. Il trouve des correspondances entre les arts et entre les genres littéraires. Et, comme Marcel Proust, il se montre capable de concevoir la beauté matérielle, platonicienne et abstraite des œuvres d'art. Il définit à sa manière la splendeur des signes artistiques, amoureux et religieux.