thesis

Féminisme et féminité dans l'œuvre de Jules Laforgue

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Montpellier 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In the final decades of the nineteenth century, as Romanticism waned and was replaced by various movements such as Parnassianism, Decadence, and Symbolism, a poet emerged who was to have an influence on literature in France and abroad that far exceeds his short life. Before his death in 1887 at the age of 27, Jules Laforgue spent most of his writing career in Berlin, where he met his future wife, the Englishwoman Leah Lee, and where he wrote the majority of his poetry and prose. These same years also marked an evolution of the portrayal of women in literature, the misogyny of poets such as Baudelaire gradually being replaced by an optimistic willingness to empower women by giving them a voice and allowing them some control over their destiny. Jules Laforgue played an important role in this literary development, and his work reflects the sexist prejudices of his time, which he left behind in order to embrace a vision of women as the companion and equal of men, whether in a fraternal or romantic sense. Laforgue, sensitive to artistic and literary tendencies, took on popular subjects of his day – Salomé, Ophelia, the femme fatale, the female vampire, the Eternal Feminine – and put his own stamp on them through a mixture of parody, irony, anachronism, and feminist ideas. The silent, powerless women of the earlier poems discover, especially in the Moral Tales and the Last Verse, a voice and a determination which can lead to their death (Salomé) or the fulfillment brought by free will and true love (Andromeda). While Laforgue was never an outspoken feminist, he made a major contribution to the literary evolution of women in the years leading up to the twentieth century.

Abstract FR:

Les dernières décennies du XIXe siècle, alors que le romantisme laissait la place aux mouvements tels que le Parnasse, la décadence et le symbolisme, virent l’émergence d’un poète dont l’influence en France et à l’étranger ira bien au-delà de sa courte vie. Avant sa mort en 1887 à l’âge de 27 ans, Jules Laforgue passa cinq années à Berlin, ville où il rencontra sa future femme et où il composa la majorité de son œuvre. Ces années tournantes marquèrent également une évolution de la représentation de la femme en littérature, la misogynie des poètes comme Baudelaire remplacée au fur et à mesure par une volonté plutôt optimiste qui consiste à permettre aux femmes de s’assumer et de prendre la parole. Jules Laforgue y joua un rôle important, et l’on peut suivre dans son œuvre le développement de ses idées. Des clichés sexistes se transforment finalement en une vision de la femme comme compagne et égale de l’homme, qu’il s’agisse des histoires « fraternelles » ou amoureuses. Laforgue, sensible aux tendances artistiques et littéraires de son époque, s’attaqua à quelques sujets alors très en vogue – Salomé, Ophélie, la femme fatale, la femme-vampire, l’Éternel Féminin – pour y laisser son empreinte par un savant mélange de parodie, d’ironie, d’anachronisme et même des idées féministes. Les femmes impuissantes et silencieuses des premiers poèmes se trouvent, surtout dans les Moralités légendaires et les Derniers vers, dotées d’une voix et d’une détermination à prendre en main leur destin, ce qui peut mener à la mort (Salomé) ou à l’épanouissement (Andromède). Bien qu’il ne fût pas un féministe avoué, Laforgue fit évoluer l’image de la femme en littérature au seuil du XXe siècle.