Du brouillage à la crise de la représentation : vapeurs, brumes et fumées dans la littérature de la seconde moitié du dix-neuvième siècle
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Vaporous motifs abound in the second half of the nineteenth century. One must study their functions, understand the roles they may have played in the accession of literary language to modernity. First of all, vapour is traditionally closely linked to knowledge ; the undefined is the veil of the infinite and hence integrates into the metaphysical and fantastic codes which indicates the unknown. It also belongs to the literary landscape of a disappointed generation which made melancholy its own "world-weariness" ; mist is a torture or a refuge. Then Zola creates the portrait of a family and a society which end up in smoke to rise from their ashes. But, above all, vaporous motifs partake of an aestheticism of vagueness. Influenced by visual arts, literature becomes descriptive and depicts the metamoprhosis of clouds and mist ; it brings in to light images out of vagueness. The writers of the second half of the nineteenth century also attempt to express what wears away ; representation faces a crisis. The aesthetic evolution of the second half of the nineteenth century leads the portic of vagueness to the treshold of modern art and literature.
Abstract FR:
Les motifs vaporeux sont abondamment représentés dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Il faut étudier leurs fonctions et comprendre le rôle qu'ils ont pu jouer dans l'accession du langage littéraire à la modernité. La vapeur a tout d'abord traditionnellement partie liée avec la connaissance ; l'indéfini est voile de l'infini, et s'intégre aux codes métaphysiques ou fantastiques signalant l'inconnu. Elle fait également partie du paysage littéraire d'une génération déçue qui a fait de la mélancolie son "mal du siècle" ; la brume est un supplice ou un refuge. Zola crée alors la fresque d'une famille et d'une société qui finissent par s'envoler en fumée pour renaître de leurs cendres. Mais surtout, les motifs vaporeux participent d'une esthétique du flou. La littérature, influencée par les arts visuels, se fait descriptive et dépeint les métamorphoses des nuages et de la brume ; elle fait surgir l'image du vague. Les écrivains de la seconde moitié du dix-neuvième siècle s'attachent aussi à dire ce qui s'efface ; la représentation est en crise. L'évolution esthétique de la seconde moitié du dix-neuvième siècle conduit la poétique du flou aux portes de l'art et de la littérature modernes.