Abstract FR:

Nous avons choisi de considérer l'aventure de robinson Crusoé, récrite par Michel Tournier dans vendredi ou les limbes du pacifique comme la réalisation d'un parcours sémiotique : celui de l'actant sujet. La solitude totale du héros pose la question de la permanence ou de la disparition du sujet. Robinson répond par une solution originale : c'est dans la relation avec l'espace investi - l'ile déserte - que se construit son identité de sujet. Dans un premier temps, cette identité acquise au terme d'une quête rétrospective sera celle du travailleur austère et pieux, occupant un espace ordonne par une axiologie traditionnelle. Mais dans les profondeurs de la terre, murit en parallèle un autre robinson qui trouve dans l'ile sa mère, puis son épouse. L'arrivée de vendredi met fin a cette double vie de surface et de profondeur. Robinson entame alors une deuxième quête, prospective cette fois. Le modèle poursuivi est représenté par le sauvage vendredi. Robinson s'éloigne de l'espace terrestre de l'ile pour se tourner vers l'élément aérien. L'extase solaire - conjonction du sujet avec la transcendance - marque la réussite de la quête identitaire. Cet état de perfection ne peut être atteint qu'a une condition: que le sujet soit accompagne de son double. On peut se demander si robinson, désormais installe dans un espace mythologique, imaginaire, pourra conserver hors du monde de l'humain son statut de sujet.