thesis

La femme de lettres face à Rousseau : mises en scène de soi dans la fiction (1791-1825)

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Rennes 2

Disciplines:

Abstract EN:

The objective of this study is to look at the missions which two women writers, Isabelle de Charrière and Mrs de Genlis, attach to their authors' statuses. Up to now, the research mainly analyzed the women’s representations in the male mind rather than in women’s ones. Here, the authoress compare with Jean-Jacques Rousseau in order to supplant him. After French Revolution, men’s demands towards women increased. Both Genlis and Charrière depict their heroines against characters nourished with Jean-Jacques Rousseau’s doctrines. These characters are also educators, and cannot practice their skills, due to Rousseau’s influence in society. Beyond the diversity of their opinions, and well before the women’s movement, these women of letters represent and legitimize their refusal to correspond to the prototype of the romantic woman promoted by Rousseau. They advocate the mother love of their characters, which confers them superiority as women, and authoresses, on the rest of manhood. They also intend to immortalize their experiences in deployment of pedagogy, including writing as an essential function. These affirmations imply that women writers could present themselves as guides for their time, such as Philosophers and of the 18th century’s writers

Abstract FR:

L’objectif de cette étude est de faire découvrir les missions que deux femmes de lettres, Isabelle de Charrière et Mme de Genlis, attachent à leurs statuts d’auteures. Jusqu’ici, la recherche s’est attelée à analyser les représentations de la femme, davantage dans l’imaginaire masculin que dans l’esprit des femmes elles-mêmes. Dans les textes analysés, la femme auteur se compare à Jean-Jacques Rousseau dans l’intention de le supplanter. Les exigences des hommes se sont accrues à l’issue de la Révolution française envers les femmes. Les auteures font évoluer leurs héroïnes face à des personnages construits sur le modèle rousseauiste : elles incarnent leur velléité d’être des éducatrices, dans une société qui, désormais, refuse aux femmes cette opportunité. Au-delà de la diversité de leurs opinions, et bien avant les féministes du XIXe siècle, deux femmes de lettres représentent et légitiment leur refus de correspondre au prototype de la femme romantique et « angélique » promue par Rousseau, sans toutefois s’opposer frontalement à lui. Elles prônent l’amour maternel de leurs personnages, qui leur confère une supériorité en tant que femmes, et femmes auteurs qui plus est, sur le reste des hommes. Elles entendent également pérenniser leurs acquis par la mise en oeuvre d’une pédagogie incluant l’écriture comme fonction essentielle. Ces démarches impliquent que la femme de lettres d’alors peut légitimement se poser, à l’instar des Philosophes et des écrivains du XVIIIe siècle, comme un modèle pour son temps