Julie ou la passion dans "La Nouvelle Héloïse"
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Based upon Rousseau’s novel, chosen because of characteristics significant both for the writer and literary composition at large as well as for the temptations and interests of his age, the present study analyses what is at stake in the process of passion as well as the way writing sublimates a relation to existence shaped by passion. Passion is understood as the knowledge of and the demand for the impossible, the temptation of nature against what existence implies, i. E. The division of being and the existential void within man. Melancholy is succeeded by the exhilaration of passion, analyzed as the deceptive wish of reversal to imitate the unity and the plenitude of nature. Writing is shaped by the temptation to conceal the very process of writing under the make-believe of literary fiction (see the problem of novelistic illusion and the forgetting of written characters). It also exhibits the irretrievable existential splitting and void proper to man. Rousseau's novel depicts the bringing into play by Julie herself - here is the core of her passion - of the state of passion "put" into her. Four stages follow one another as the novel develops: * through eroticism - considered as the progressing waning of eroticism in Julie (part I); * to the growing temptation in the Clarens community to make up for existential gaps (part II); * from the acute confrontation with the impossible (part III); * to the revelation of a process of sublimation which eventually points to the prominent role of writing within fiction as well as to the destiny of Rousseau as a born writer (part IV).
Abstract FR:
A travers le roman de Rousseau, choisi en raison de son caractère "parlant" (pour Rousseau, pour la chose littéraire, pour une époque et ses tentations), analyse de ce qui se joue dans la passion, et de la façon dont l'écriture se fait sublimation d'un rapport passionnel à l'existence. La passion serait savoir et demande de l'impossible, tentation de la nature contre l'existence -coupure et béance-, en l'homme. A la mélancolie, succèderait l'ivresse passionnelle, simulacre de réversion, fiction de l'un et du plein pour l'homme. L'écriture serait tentation d'effacement de l'écriture même (par la fiction qu'elle porte, dans la littérature surtout (cf. L'illusion romanesque et l'oubli des caractères écrits), mais aussi coupure et vide donnés à voir, signature de la parole - irréparable même. Le roman de Rousseau déploierait la mise en œuvre, par Julie - là serait sa passion -, de l'attente passionnelle déposée sur elle. Quatre pans se formeraient dans cette trajectoire romanesque: * de la traversée de l'érotisme-comme mort progressive de l'érotisme en Julie- (I); * a l'élaboration croissante, en la communauté de Clarens, des tentations passionnelles de réparation "existentielle" (II); * liée à la rencontre de plus en plus aigüe de l'impossible (III); * jusqu'au dégagement d'un lieu de conversion passionnelle qui finit par designer, au sein même de la fiction, la place de l'écriture, et le destin d'un romancier-ne en rousseau (IV).