thesis

Flaubert et la crise du langage

Defense date:

Jan. 1, 1991

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

After situating flaubert in the debate on language during the nineteenth century, in literature but also in other fields like philology, this study, founded on discourse analysis, shows the link between the flaubertian relation to words ( haunted by their pulling away from truth ) and the rise of a new society which organizes reality through standardizing sociolects. Flaubert turns the novel into a linguistic search for the mechanisms of speech. At the same time, this question the very possibility of the existence of literature, pulled out of its dream of autonomy. Flaubert's main characters serve as a medium in the research for a counter-language which would eliminate this constrained language, creating the one-dimensional man flaubert foresees. They finally fail in the story, just because there is no one to listen to them: but they are also requesting from the reader to be this one who will be able to reestablish the broken communication, i. E. Who will be able to establish the truth and meaning of words.

Abstract FR:

L'homme romantique avait pose la crise du langage, pour la denier - en etablis- sant un partage entre la langue viciee de l'autre et l'ecriture qui en redime le defaut, retrouvant ainsi cette ursprache mythique que chercherent les philologues. Flaubert refuse comme illusoire pareille distinction et implique l'ecrivain dans cette crise a laquelle il assigne un fondement historique : elle correspond a l'emergence de la societe moderne avec pour consequence une culture de masse passant par une uniformisation des langages qui revele un desir de se fermer aux contradictions de l'histoire, d'enfermer et de reguler les possibles au sein d'une parole monologique. Le roman flaubertien est une linguistique qui explore le fonctionnement de cette parole mais aussi bien ses entours, son ceremonial qui previent l'auditeur et lui fait prejuger de la valeur de verite des enonces. On lit ainsi l'oeuvre de flaubert comme une anthologie en situation des langages de son epoque. Face a quoi flaubert ecoute ses heros a la recherche d'un contrelangage et d'un interlocuteur, n'arrivant jamais veritablement a s'extirper du discours de l'autre, ni a se faire entendre. Mais la faute n'est-elle pas alors a celui qui ecoute, incapable d'entendre la verite sous le ridicule ? les questions du "comment par- ler? et du "comment ecrire?" se deportent alors vers celles du "comment ecouter?" et du "comment lire?". Ou la crise trouve reponse : ce sera au lecteur d'extraire cette verite faussee. L'indicible n'est pas illisible.