Paul Klee en France : poétique d'une mise en texte critique et littéraire
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The glosses upon painting question the language on two counts – on its substance and on its form. How can one describe, explain and interpret ? This questionning becomes all the more acute when it applies to foreign painting, and in particular when it comes to the painting which the French disparagingly refer to as " Germanic ". The aesthetical interpretation of the french texts regarding Klee gives us insights to justify and answer this questionning. Indeed, the very annexing Klee in the first time by the surrealists in their writings strengthens the rejection of his painting and his qualification, outrunning the facts, as a member of the avant-garde ; it also contriibuted indiscouraging part of the critics. The historical context confirms this keeping Klee out of the public view in France, untill the sixties. When it comes to form, the stylistic mapping of those discourses underlines the more frequent use of combined generic categories, rather than the strict observing of genuses. The demonstrative mode especially occurs in the poetic genus while the poetic mode is present in essays. Inside those particular generic frowmings, the strictly speaking aesthetic discourse gets re-framed by the pragmatic sanction logically foreseen by the reader : the descriptions set out little to be seen, whereas the descriptive tone of a text permits indeed that the hermeneutics might occur. Klee's ccommentators therefore maintain with the significant and the signified of his work a contradictory relationship : regarding the former via works, thus often neglecting any interpretative consideration, and in the opposite, they try and grasp the latter via a kaleidoscopic evocation of the Work in its whole.
Abstract FR:
Les gloses sur la peinture questionnent doublement le langage, sur son contenu comme sur sa forme. Comment décrire, expliquer, interpréter ? Or, ces interrogations se font encore plus aiguës devant une peinture étrangère, notamment celle qualifiée péjorativement en France de " germanique ". L'interprétation esthétique des textes français relatifs à Klee trace des pistes pour justifier ce questionnement et y répondre. En effet, l'annexion initiale, dans les écrits, de Klee par les surréalistes, accentue le rejet de sa peinture ainsi que sa qualification, outrepassant les faits, dans l'avant-garde ; cette annexion réfrène les ardeurs éventuelles d'une certaine partie de l'opinion critique. Le contexte historique entérine cette tenue à l'écart de Klee par la France, jusqu'aux années soixante. Sur le plan formel, la cartographie stylistique de ces discours met en relief l'utilisation plus fréquente de catégories génériques combinées, plutôt qu'une stricte observance des genres. En particulier, le mode démonstratif intervient dans le genre poétique et, à l'inverse, le mode poétique dans l'essai. A l'intérieur de ces cadrages génériques particuliers, le discours esthétique proprement dit se trouve quant à lui " recadré ", eu égard à la pragmatique logiquement entrevue par le lecteur : les descriptions donnent peu à voir, quand, par ailleurs, c'est la tonalité descriptive d'un texte qui permet la survenue de l'herméneutique. Les commentateurs de Klee entretiennent donc avec le signifiant et le signifié de son œuvre un rapport contradictoire : considérant le premier via des œuvres, laissant alors souvent de côté tout souci interprétatif, ils tentent inversement d'atteindre le second via une évocation kaléidoscopique de l'Œuvre dans sa totalité.