thesis

Reflets du Quadrivium dans la littérature narrative médiévale des XIIème et XIIIème siècles

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Rouen

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

I have searched, in a wide corpus from La Chanson de Roland to Le Roman de la Rose by Jean de Meun, what the reflections of the Quadrivium, ie of the scientific disciplines (arithmetic, geometry, astronomy, music) that schools and universities diffused, were among an educated public. I meant to assess what such a public knew of these rational items of knowledge, and to understand the prevailling vision of the world, the contradictions between an archaic mentality and the emerging rationality, as well as the literary use of knowledge, belief and ignorance. A preparatory chapter is devoted to medieval mathematics, what it was and how it was taught. A first part deals with music - which is no more a science for authors, but a means of enjoyment -, then astronomy, in fact, how natural events were perceived, which shows the cleavage between those who saw god acting everywhere and those who believed in the laws of nature, finally geometry, equally unknown by schools and the cultivated public, which was paradoxical in that time of cathedral-building. The second part is made up of three chapters devoted to the number, so venerated in the middle ages ; its ordinary arithmetic and playful use, its symbolic use, its aesthetic use - within literature structured by numbers - are shown. It appears that the scientific knowledge of the twelfth and thirteenth centuries is limited, but also that most authors have been able to take this weakness into account and so played with all the possibilities of imagination and literary work.

Abstract FR:

J'ai recherché, dans un vaste corpus qui va de la Chanson de Roland au Roman de la Rose de Jean de Meun, les "reflets" des connaissances diffusées dans les écoles à propos du Quadrivium, c'est-à-dire des quatre arts libéraux scientifiques,- arithmétique, géométrie, astronomie et musique. Ce travail avait pour but de mesurer ce que l'on savait, dans le public cultivé, de ces connaissances rationnelles, et de cerner la vision du monde dominante, les contradictions entre une mentalité archaïque, magique, et la montée de la rationalité, ainsi que l'usage littéraire qui est fait aussi bien des connaissances que des croyances et des ignorances. Un chapitre préliminaire - "miroirs sans tain" - est consacré, à partir d'un hommage de Chrétien de Troyes au Quadrivium, à un panorama des mathématiques médiévales et de leur enseignement ; une première partie - "miroirs obscurs ou déformants" - est consacrée à la musique, que les littéraires ne conçoivent plus comme une science mais comme une source de plaisir, à l'astronomie, c'est-à-dire, en fait, à la vision des phénomènes naturels qui révèle le clivage entre les tenants de l'intervention divine permanente et ceux qui croient à l'existence de lois de la nature ; enfin, à la géométrie, à peu près également ignorée dans les écoles et le public, phénomène paradoxal au temps des cathédrales. La deuxième partie - "miroirs flatteurs" - contient trois chapitres consacrés à ce nombre que le Moyen Âge vénère tant : sont envisagés son usage simplement arithmétique et/ou ludique, son usage symbolique et son usage esthétique dans le cadre d'une structuration de l'oeuvre littéraire fondée sur les nombres. Il ressort de mon étude que si le Moyen Âge occidental ne brille pas par son niveau scientifique, la plupart des écrivains ont su tirer parti du flottement des connaissances pour se livrer à un "jeu des possibles" propice à l'imagination et à l'oeuvre littéraire.