La chanson dans l'œuvre de Céline : du grand opéra à la chanson populaire en passant par l'opéra-bouffe, l'opéra-comique, l'opérette et autres fredaines : de quelques oreilles que la poétique célinienne prête aux formes chantées
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study is divided in three parts: the first one starts from a statistical analysis which shows the part and the distribution of songs in Céline’s novels, and puts the emphasis on the closed link between this oral form and his esthetical principles (the transposition ). The second is about the origin and the nature of these songs (opera, operetta and opera-bouffe, popular songs, war songs, Offenbach and the French tradition of opera-comique, nursery rhymes. . . ), the role they play in ideological writings of Céline and the importance of memory they reveal in Céline’s works. The third part focusses on the central position of Céline in the relations between music and literature in the XXth century: is it possible to say that Céline’s style is particularly musical? Is the comparison between music and literature able to bring some new or suggestive remarks in the literary field? In which limits can we speak of Céline’s “little music”? How did Céline take part in the “musicalization of the fiction” (Huxley, point counterpoint)? This study is completed with a close analysis of Céline’s songs (a noeud coulant ! and reglement ), an important bibliography (542 references), and various informations (most of them precedently unrevealed) upon Céline’s passion for songs and opera.
Abstract FR:
Cette étude a pour but de montrer la place privilégiée de la chanson dans l'art poétique de Céline, ainsi que son apport essentiel dans le renouvellement du genre romanesque qu'il opère au XXe siècle. Apres avoir observé la distribution des passages chantes selon les romans et leur importance de plus en plus revendiquée, nous mettons en lumière le lien intime entre la chanson, genre oral propice à toutes les transformations, et l'idéal célinien de la transposition. Nous étudions ensuite la nature et l'origine de ces chansons (opéra et ses dérives, chants de bataille, jazz etc. ) et leur rôle dans l'idéologie célinienne, grâce notamment à la réutilisation de références moyenâgeuses (chanson de geste), et du répertoire de l'école française lyrique (2e moitié du XIXe s. ). Une comparaison avec la politique chansonnière de Vichy permet de cerner ressemblances et différences, et de montrer que la chanson intéresse moins Céline pour ses connotations politiques que pour sa valeur de mémoire: conservatoire de la sensibilité au passé, elle constitue surtout une voie d'accès à une ample réflexion sur le temps. Enfin, la chanson permet une « musicalisation de la fiction » (Huxley), ambition majeure du roman occidental au XXe s. Que doit exactement le style célinien à la musique? Dans quel sens (et dans quelles limites) peut-on parler de la « petite musique » de Céline? C'est à ces questions que, grâce à des analyses rigoureuses (étude lexicale, narratologique et stylistique, analyse de la partition dans Féerie), et à une recherche minutieuse sur le patrimoine chansonnier français (Bruant, Montehus. . . ), ce travail tente de répondre. En guise de finale, une étude très poussée des deux chansons de Céline, la première du genre, permet de récapituler les principaux axes suivis. Une bibliographie très fournie (542 références), ainsi que plusieurs index complètent utilement ce travail: on y trouvera notamment les références de nombreuses chansons jusque-là non retrouvées.