La "Vie de Jésus" de François Mauriac : genèse et écriture(s)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The life of Jesus (1936) reflects François Mauriac’s constant passion for the person of Christ. It contributed to free him from religious, moral, social or political chains. It provided him with an opportunity to "talk" to his contemporaries and take a personal revenge towards modernism. Besides following the rules of a life of Jesus, he spontaneously adopted some "traditions" of the religious style of his time, while freely combining the discourses, time and texts of the gospels. As a novelist, he linked, modernized and dramatized the episods, reaining quite present through his personal metaphors, his poetical writing and his main romanesque themes. Mauriac's picture of Christ underlined the difficulty of conveying his double nature and emphasized the antinomy of his reactions. The book was much criticized by the exegetes, though warmly welcomed by the laypeople. But Claudel condemned Jesus’ physical appearance and Marie-Madeleine's identity. Mauriac thus humbly corrected some parts of his book for a new edition. The life of Jesus concentrates his whole "theology" and justifies his literary critics as well as the salvation offered to his heroes. The author tried to live up to the ideal of the gospel and proved to be the very poet of Christ. . .
Abstract FR:
La vie de Jésus (1936) reflète la passion de f. Mauriac pour le christ. Ce retour aux sources de sa foi le libera définitivement de multiples entraves religieuses, morales, sociales ou politiques et lui permit de dialoguer avec ses contemporains. Il lutta contre le modernisme de sa jeunesse en y soulignant l'authenticité du caractère de Jésus. Fidèle au genre, il adopta spontanément les "traditions" du style ecclésiastique tout en traitant librement les discours, le temps, la présentation des textes évangéliques. En bon romancier, il relia, modernisa et dramatisa les épisodes, demeurant présent à travers ses métaphores personnelles, son écriture poétique et ses principaux thèmes romanesques. Son portrait de Jésus, dont il accentua les réactions antinomiques, manifeste sa difficulté à en traduire la double nature. Le livre rencontra de nombreuses critiques chez les exégètes, tandis que les laïcs l'accueillirent favorablement. Claudel, lui, condamna le physique du christ ainsi que l'identité de Marie-Madeleine. Mauriac corrigea alors humblement son texte pour une deuxième édition. La vie de Jésus contient toute la "théologie" de l'écrivain, une véritable dialectique du salut : elle justifie ses jugements littéraires tout autant que le salut accorde à ses héros. Elle constitue bien l'idéal premier de l’écrivain, dont il s'efforce de vivre, et fit de lui le poète du christ. . .