thesis

Montherlant et les écrivains français de son temps d'après ses textes de critique

Defense date:

Jan. 1, 1994

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This dissertation centers on Montherlant's critical writings, most of which had to be traced in a wide range of newspapers and periodicals. It expounds and analyses Montherlant's views on French writers of his time, to the exclusion of Barrès, who would deserve an independent study ; it describes Montherlant's attitude towards his time, with particular attention to the literary scene. The overall approach is chronological. Chapter one (1921-1925) shows that Montherlant first placed himself under the aegis of the literary right : Paul Adam, Maurras, Henry Bordeaux, war literature. In the second chapter (1925-1930), however, Montherlant is seen to widen his horizons to Romain Rolland, Delteil, Morand, Cocteau, Gide and the NRF. Chapters three and four (1930-1958) establish that Montherlant, despite his sympathies with roman catholic authors (Bernanos, Jouhandeau, Mauriac) and with the politically-minded Malraux and Drieu, distanced himself from the ideologies of his time. This general aloofness coincided with his view that great writers were bound to be ill-treated by the literary milieu, and that it was his duty to 'discover' and defend them. The fifth chapter (1958-1972) examines how Montherlant returned to the myths of his youth ('Belle Epoque' drama, writers of the First World War), which he used as a means to flee and condemn his own time. In a concluding chapter, it appears that Montherlant kept silent on most of the innovators of his century; he sought an image of himself in the books of fellow writers, which he read as a creative artist and not as a critic. His critical writings provide new and sometimes unexpected insights into his novels and dramas, which they equal in their freedom of style and judgment.

Abstract FR:

Ce travail se fonde sur des textes critiques de Montherlant, pour la plupart dispersés dans les journaux et revues où ils ont d'abord été publiés. Il expose et tente d'apprécier l'opinion que Montherlant s'est faite des écrivains français de son temps (à l'exclusion de Barrès, qui constitue un sujet d'étude a part entière). Il décrit les relations de Montherlant avec son époque, en particulier avec la société littéraire. Pour l'essentiel, il suit un plan chronologique. Montherlant débute sous le patronage de la droite : Paul Adam, Maurras, Henry Bordeaux, la littérature de guerre (1921-1925). Mais la deuxième partie (1925-1930) le montre qui appareille pour d'autres horizons : Romain Rolland, Delteil, Morand, Cocteau, Gide et la NRF. Dans les troisième et quatrième parties (1930-1958), nous établissons que, malgré la sympathie que Montherlant a eue pour des écrivains catholiques (Bernanos, Jouhandeau, Mauriac) et pour d'autres, engagés dans la politique (Drieu, Malraux), il reste extérieur à la plupart des discours idéologiques de son temps. Pour lui, l'écrivain idéal, victime de l'injustice des milieux littéraires, est un exilé qu'il convient de "découvrir" et de défendre. Dans la cinquième partie (19581972), on voit l'académicien se réfugier dans les mythes de sa jeunesse (le théâtre 1900, les écrivains de la grande guerre). En conclusion, il apparait que Montherlant a fait le silence sur presque tous les innovateurs du siècle. A l'égard des ouvrages de ses confrères, il se comporte en créateur et non pas critique. Il cherche dans ses lectures une image de lui-même et ses textes critiques renvoient toujours à son œuvre proprement dite, œuvre qu'ils éclairent d'un jour inattendu et dont ils sont dignes par la liberté de leur jugement et de leur écriture.