thesis

Chateaubriand et le XVIIe siècle : mémoire et création

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Cette étude a pour objet de cerner, chez Chateaubriand, les relations qui unissent lecture et écriture, culture et création, réception et élaboration, en montrant combien son œuvre est intimement imprégnée d'une culture classique et traversée par les souvenirs des grands textes du XVIIe siècle. Dans un {premier temps, nous étudions le rôle et la « fonction » de la mémoire des textes dans la création littéraire chez Chateaubriand, en mettant en évidence l'imbrication étroite entre mémoire intime et mémoire culturelle, entre autobiographie et essai, et la nécessité pour l'écrivain moderne de renouer avec la filiation littéraire interrompue par la Révolution. Apres avoir défini les principales caractéristiques de la représentation du XVIIe siècle chez Chateaubriand, nous nous attachons ensuite à étudier avec précision comment Chateaubriand réécrit les textes du XVIIe siècle, et à interpréter les subtils glissements de sens qui, à partir des textes-souches, conduisent à l'élaboration d'un texte original. Nous avons notamment tenté de replacer dans le temps long de l'augustinisme littéraire certains des traits essentiels du romantisme : le « vague des passions » et la mélancolie devenue le signe d'un manque ontologique, d'un malheur naturel à l'homme ; l'inquiétude du moi incapable de trouver sa place dans le siècle ; la méditation angoissée sur le temps dévorateur des siècles ; la réflexion sur la providence, infléchie en nécessité historique ; l'omniprésence du memento mori et des grandes figures des vanités littéraires. Plus globalement, nous avons aussi tenté de mettre en lumière la trace littéraire profonde qu'ont laissée chez Chateaubriand la représentation racinienne des passions humaines, les descriptions féneloniennes d'une antiquité « religieusement païenne », le vaste « obituaire » des mémoires de Saint-Simon comme les récits de mort des orateurs sacrés, la méditation de Bossuet sur le néant des empires ou encore l'analyse du cœur humain développée par Massillon.