Montesquieu au miroir de l'enseignement : rhétorique, histoire littéraire, littérature (1803-2000)
Institution:
Lyon, Ecole normale supérieureDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Montesquieu offers a particularly rich ground for studies for whoever is interested in the reception of an author in teaching, in his presence in the syllabus and the handbooks of the end of the 18th century, in the way he belongs in the 18th century and in his work, which is difficult to categorize in pre-established categories. An author does not exist by himself in these handbooks. He goes through various filters, which often disfigure him. The first of those filters is the conception of the teaching of litterature. From 1800 to 1880, Montesquieu is above all a model of writing. From 1880 to 1980, he is studied according to his more or less great adequacy with the movement of The Enlightenment, and from 1980 on, the study of the speech is added to this aspect. But an author is also read through another filter which is the conception the handbooks have of the 18th century, analyzed comparatively with the 17th century. This conception makes the 18th century a one of a kind charachter endowed with strong characteristics so that authors are analyzed according to their representativeness. Montesquieu is read both like the continuator of traditional aesthetics and like the foreteller of the writing of The Enlightenment, through his biography more than through his writings. As a consequence, the work as such is not the starting point of handbooks analysis, but the resultant of these various filters. Montesquieu's works are thus analysed starting from the more general speech on the novel kind, the historical kind, and the literature of the 18th century, which would stick to less literary, more social, political and scientific issues.
Abstract FR:
Montesquieu offre un terrain d'études particulièrement riche pour qui s'intéresse à la réception d'un auteur dans l'enseignement, par sa présence dans les programmes et les manuels dès la fin du XVIIIè siècle, par son appartenance au XVIIIè siècle, par ses oeuvres difficiles à catégoriser dans des genres préétablis. Un auteur n'existe pas seul dans ces manuels. Il est passé au travers de différents filtres, qui, souvent, le défigurent. Le premier de ces filtres est la conception de l'enseignement des lettres. De 1800 à 1880 Montesquieu est avant tout un modèle d'écriture. De 1880 à 1980, il est étudié en fonction de sa plus ou moins grande adéquation au mouvement des Lumières, à partir de 1980 s'ajoute à cet aspect celui de l'étude du discours. Mais un auteur est aussi lu à travers un autre filtre, qui est la conception que les manuels se font du XVIIIe siècle, analysé comparativement au XVIIe siècle. Cette conception fait du XVIIIè siècle un personnage à part entière, doté de caractéristiques fortes de sorte que les auteurs sont analysés en fonction de leur représentativité. Montesquieu est à la fois lu comme le continuateur d'une esthétique classique et comme l'annonciateur de l'écriture des Lumières. Mais il est aussi utilisé pour définir ce qu'est, ou n'est pas, un philosophe des Lumières, à travers sa biographie plus qu'à travers ses écrits. Dès lors, l'oeuvre en elle-même est non pas le point de départ de l'analyse des manuels, mais la résultante de ces différents filtres. Les oeuvres de Montesquieu sont ainsi analysées à partir du discours plus général sur le roman, le genre historique, et la littérature du XVIIIe siècle, qui s'attacherait à des problématiques moins littéraires, plus sociales, politques, scientifiques.