Abstract FR:

Cette these sur stephane mallarme s'enracine dans une lecture d'un coup de des jamais n'abolira le hasard aborde ensuite des questions sur l'ensemble de l'oeuvre et termine sur le partage mallarmeen du rapport entre poesie et societe. Parmi les passages les plus connus du poeme se trouve l'affirmation : << rien n'aura eu que le lieu >>. Le fragment a souvent ete cite pour insister sur l'importance de la negation dans l'oeuvre de mallarme, cependant, ici, il est lu de maniere plus affirmative : le syntagme suggere qu'un lieu - une << contree >> - pourrait etre instaure. Afin de definir cette contree, l'etude cherche a repondre a deux questions : que faut-il pour que la contree se constitue ? que devient-il possible de faire a partir d'elle ? la premiere question permet de degager un processus metaphysique present dans plusieurs textes mallarmeens : apres une ouverture vers le neant, le lecteur assiste a un subtil equilibrage entre <<vide>> et <<solidite>>. Au terme de ce travail - dont la ressemblance avec la litterature est fondamentale - la contree apparait comme une scene a la fois fragile et libre. La seconde montre que cette contree possede deux capacites tres importantes : elle permet a l'individu d'obtenir une confirmation existentielle, et elle s'apprete a assumer une fonction emblematique de la societe. Loin des cliches du poete idealiste decadent, la derniere partie de la these presente ainsi mallarme comme un spectateur attentif des affaires de la troisieme republique. Cet interet pour la vie publique prend une forme critique : le poete ne cesse de dejouer les simulacresde son epoque - et une forme utopique : il avance avec insistance, et histrionisme le reve d'une organisation sociale ou la poesie occupera enfin la position centrale.