Histoire de la mort dans le théâtre de Jean Giraudoux
Institution:
ToursDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
Jean Giraudoux est un écrivain qui a toujours été qualifié d'auteur léger, précieux, esquivant tous les problèmes graves superficiellement. Son théâtre contredit ce jugement car il s'agit d'un effort pour penser systématiquement la condition humaine. L’une des interrogations les plus importantes qui a toujours occupé les hommes s'y trouve : la mort. La guerre, celle de 1914, a surement influencé son œuvre. Dans presque toutes les pièces, elle est omniprésente. Mais au lieu de raconter les horreurs de la guerre et par occasion, celles de la mort, Giraudoux déleste l'acte de la mort en faisant de cette force auguste qui menace le genre humain un refuge, une porte de secours. Ses héros l'acceptent avec sérénité, ses héroïnes y trouvent un pays d'évasion. Les malheurs de la vie sont cités dans l'intention de les combattre et pour chanter l'espoir d'une nouvelle vie pure, innocente, vidée des angoisses qui terrifient les hommes. Dans cette dialectique la mort devient un droit non accessible à tout le monde. Un droit pour ceux qui ont su jouir de la vie intensément mais ceux qui ont raté leur vie, auront une mort atroce car "la mort vaut ce que vaut la vie du mort. La mort d'un vaurien, ce n'est rien". Giraudoux n'a cessé de combattre la mort de toutes ses forces et jusqu'au dernier souffle : le remaniement de ses pièces et l'élimination des éléments tragiques, le goût du cercle fermé et l'eternel retour, les règles de la métempsycose et le refus du divin ne sont que les combattants de la vie contre l'omniprésence de la mort. Giraudoux nous offre "la seule route, le seul acheminement normal vers la mort et vers les morts" la vie, car celui-là va à eux lentement, doucement, mais surement. Il nous y porte" et la réflexion sur la mort se renverse en une réflexion sur la vie.