thesis

Les représentations du corps dans l'oeuvre d'André Gide

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Nantes

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

A travers le motif du corps, Gide fait entendre une parole de la dissidence. La confrontation avec l'œuvre des éléments ayant participé chez lui à la genèse des images du corps, à savoir tant son histoire individuelle que le contexte littéraire et idéologique de son époque, révèle que Gide est un écrivain de la continuité et de la rupture, telle adhésion n'ayant été qu'un tremplin vers l'affirmation d'une différence. Brouillant les frontières de l'autobiographie et de la fiction, l'œuvre de Gide se nourrit abondamment de sa vie, tout en étant un espace d'expérimentation et de construction de soi. Elle constitue à la fois le témoignage et l'instrument d'une libération, entreprise qui octroie au corps une place centrale et dont l'expérience de la maladie salvatrice comme celle du voyage sont indissociables. Celui-ci bouleverse la relation du sujet avec la nature et avec l'autre, marquant l'avènement d'une sensualité protéiforme et d'une sexualité nouvelle, qui exclut la femme. Aussi le cœur et les sens sont-ils dissociés : la femme aimée demeure intouchable, tandis que la chair trouve un assouvissement dans l'onanisme et la pédérastie, qui alimente le fantasme d'une gémellité réconciliatrice. Autour de l'homosexualité, ressort intime de la création, Gide élabore une mythologie personnelle, qu'il s'attache parfois à renverser, à travers les images dysphoriques d'un corps souffrant ou disgracié. Les modes mêmes d'inscription du corps traduisent une ambiguïté, l'écriture oscillant entre la description et l'allusion, l'inflation verbale et la réticence. Tandis que les personnages secondaires sont volontiers décrits, le corps désiré de l'enfant est appréhendé dans une langue plus oblique, miroir de l'érotisme gidien. Le corps féminin, s'il n'est pas effacé, surgit au détour d'images récurrentes, qui comme celles dont est entouré l'enfant, bien que différentes, manifestent les diverses obsessions de Gide. L'œuvre devient le lieu d'expression d'une parole « inter-dite ».