thesis

Pèlerins de vie humaine : autobiographie et allégorie, de Guillaume de Digulleville à Octovien de Saint-Gelais

Defense date:

Jan. 1, 2005

Edit

Institution:

Toulouse 2

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Between 1300 and 1500, the mediaeval vernacular allegory had paradoxical and ambiguous links with self-writing. In the second "Pélerinage de Vie Humaine" by Guillaume de Digulleville, the autobiographical feature appears in a system that was then characterized by the representation of a general subject : the preacher's voice is embodied in the "I", uttered, which focuses on the author designated by his name, his story and his literary propriety. Yet the editorial conditions in the 14th and 15th centuries do not favour the admission of this autobiographical singularity. In the manuscripts as well as in the printed editions, the subject is object in the paratext and picture. It is only in the early 16th century that his attributes of author are acknowledged. With Christine de Pizan, the allegorical autobiography finds its place with the dialogue device inherited from Boèce: the subject of enunciation is the centre of the narrative retrospection. The Séjour d'Honneur by Octovien de Saint-Gelais -in which the use of topics makes the boundaries between experience and illusion sway-, allowed finally the I-author to make way, under the name of its character, in the world of fiction.

Abstract FR:

L'allégorie vernaculaire médiévale noue entre 1300 et 1500 des rapports ambigus avec l'écriture de soi. Dans le second Pèlerinage de Vie Humaine de Guillaume de Digulleville, la caractérisation autobiographique force un système jusqu'alors consacré à la représentation d'un sujet typique : la voix du prédicateur s'incarne dans un je-énoncé convergeant avec la personne de l'auteur désignée par son nom propre, son histoire, sa propriété littéraire. Mais les conditions éditoriales des 14ème et 15ème siècles ne favorisent pas la reconnaissance de cette singularité : dans les manuscrits et les éditions imprimées, le sujet est voué à être objectivé sur le plan du paratexte et de l'image. Ce n'est qu'au début du 16ème siècle que Digulleville est reconnu dans ses prérogatives d'auteur. Avec Christine de Pizan, l'autobiographie allégorique trouve son équilibre : dans un dispositif dialogique hérité de Boèce, le sujet de l'énonciation s'assume comme foyer de la rétrospection narrative. Le Séjour d'Honneur d'Octovien de Saint-Gelais, où les manipulations topiques font vaciller les limites entre expérience et illusion, permet finalement au je – auteur de se frayer sa voie dans l'espace de la fiction.