Le problème de l'interprétation de l'oxymore dans l'oeuvre de J. -J. Rousseau
Institution:
Rennes 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In this thesis, we propose a semantic analysis of the oxymoron, a figure of speech envisaged as a way to approach the system of thought of J. -J. Rousseau. First, we detail the theoretical foundations (taken from mediation theory) which enable us to specify an idiom specific to Rousseau faced with common sense knowledge. Secondly, we expose the principles of interpretative semantics, a micro-semantics linguistic theory we use in order to supply the necessary descriptions of the interpretative paths able to take into account phrases reputed to be strange. Finally, we formulate a structured set of four semantic criteria, always present in the oxymoron but sufficiently distinct from other figures of a contradictory nature (especially paradox). Depending on Rousseau’s use of the oxymoron, we have recourse either to interpretative operations not determining a rupture with respect to the doxa, or to the hypothesis of counterfeit universes. Since the oxymoron cannot be interpreted on the basis of local information alone, we looked for global determinations. Taking three examples (having as their subject eloquence, economics and the gospel), we try to show in what way Rousseau makes use of the oxymoron to set up possible worlds where contraries may be in combination without being in opposition
Abstract FR:
Nous proposons dans cette thèse une analyse sémantique de l'oxymore comme un moyen d'aborder le système de la pensée de J. -J. Rousseau. Apres avoir précisé les fondements théoriques (théorie de la médiation) qui nous permettent de poser un idiome propre a rousseau en face de la doxa, nous exposons les principes d'une linguistique micro-sémantique (sémantique interprétative) qui nous fournit les descriptions nécessaires des parcours interprétatifs rendant compte des énoncés réputés étranges. Nous formulons ensuite un ensemble articulé de quatre critères sémantiques toujours présents dans l'oxymore, et suffisamment distinctifs des autres figures de contradiction, en particulier du paradoxe. Selon l'emploi que Rousseau fait de l'oxymore, nous aurons recours soit à des opérations interprétatives ne déterminant pas de rupture par rapport à la doxa, soit à l'hypothèse d'univers contrefactuels. L'oxymore ne pouvant être interprété à partir des seules données locales, nous en avons recherché les déterminations globales. A partir de trois exemples ayant respectivement pour thème l'éloquence, l'économie et l'évangile, nous tentons de montrer comment Rousseau se sert de l'oxymore pour mettre en place des mondes possibles ou les contraires se conjuguent sans s'opposer