thesis

La polyphonie dans les fictions de Julien Gracq

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Angers

Disciplines:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Après avoir défini la polyphonie et précisé les domaines qui la constituent, le travail présente en quoi la polyphonie sert le projet romanesque. L’étude repose sur l’étude des voix narratives. Les narrateurs ne se positionnent pas en une instance supérieure qui régit les autres personnages. La transcription des pensées des protagonistes interroge l’intervention du narrateur dans la vie intérieure d’un personnage. Les dernières fictions évoluent car il devient difficile de distinguer le discours du personnage de celui du narrateur. Un Balcon en forêt révèle l’emploi particulier de la troisième personne comme distance critique. Les récits à la première personne font entendre un ensemble de paroles individuelles qui donnent aux fictions leur caractère polyphonique. Cela produit un renouvellement du genre diariste avec Un Beau ténébreux qui éclate la parole en de multiples discours. La polyphonie se définit également par l’intertextualité. Gracq s’est senti proche d’André Breton et ses romans l’indiquent, par leur référence au personnage du rêveur éveillé et l’emploi de l’italique. D’autres références, comme celle de Nerval ou de Carroll, font voir un monde opaque que seule la rêverie permet d’approcher. Stendhal fait également partie des intercesseurs dans la distance du narrateur avec le récit et les personnages. Le premier écrivain qui a compté pour Gracq est Jules Verne qui donne la ligne directrice à l’ensemble des fictions : le monde est un cryptogramme à déchiffrer. L’univers est un espace à conquérir. L’écriture gracquienne se caractérise par une influence de la peinture dans le jeu des ombres et des lumières ainsi que par le chromatisme. Les représentations picturales sont annonciatrices des événements. L’écriture gracquienne est également sensible à une influence musicale, surtout wagnérienne avec l’emploi du leitmotiv. La polyphonie tient compte du destinataire. Le premier roman présente des commentaires du narrateur. Si le procédé s’efface, le principe demeure. En témoigne l’usage de l’ironie qui demande au lecteur une participation active dans l’interprétation. Les indices de jugement révèlent également une prise en compte du lecteur. L’attention portée au langage non-verbal signifie que les mots cachent parfois des choses car ils portent en eux un danger. Le sous-entendu permet de faire comprendre sans prendre la responsabilité des paroles.