Du figural et du représentatif : approche rhétorique et intersémiotique dans la littérature du XVIIème siècle
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Paris 4Disciplines:
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Au XVIIème siècle, peinture et littérature sont mimétiques à double titre : d'abord parce que, dans la tradition aristotélicienne, elles se définissent toutes deux comme des arts d'imitation ; ensuite parce qu'elles se prennent mutuellement pour modèle. C'est dans cette perspective que l'on comprend généralement la célèbre formule d'Horace : ut pictura poesis. Notre but est de montrer que l'on peut faire différentes lectures de cette formule, qui correspondent à différentes conceptions de la représentation. En effet, si l'on pense la représentation comme une praxis particulière, caractérisée par certains traits sémantiques, syntaxiques et rhétoriques communs aux deux sémioses verbale et picturale, l'ut pictura poesis définit une zone d'interférence, ou d'intersection entre les deux systèmes. Afin de cerner au plus près cette zone d'échange entre les deux systèmes, notre approche est largement lexicologique : étude de notices de dictionnaires du XVIIème siècle, exploitation de la base de données Frantext. Nous sommes partis du concept de « figure », et de son fonctionnement dans Le Songe de Vaux de Jean de la Fontaine, puis nous avons travaillé sur les mots qui désignent le processus représentatif ou son résultat : les verbes « dépeindre », «décrire », « peindre », « représenter », ainsi que les substantifs qui leur sont associés. Ce travail sur les termes montre que le mode de fonctionnement de l'ut pictura poesis n'est pas seulement mimétique, mais pragmatique, orienté vers l'effet à réception. Les relations entre les sémioses ne sont pas cependant symétriques. La littérature utilise l'isotopie picturale comme comparant, et sans l'actualiser ; il s'agit moins d'en faire un modèle que le prétexte à une réflexion sur la représentation verbale elle-même. La peinture, d'abord prisonnière des modèles rhétoriques issus de l'art verbal, prend progressivement son autonomie, comme le montre l'évolution des références verbales entre Félibien et de Piles.