La mort du conte de fées ? : les conteuses des années 1730-1750 au carrefour des exthétiques
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
From 1730 to 1750, fairy tale women writers’ role in the Republic of Letters was associated with promoting a rhetoric of the delectare. Moreover, as they developped Rococo æsthetics and neo-Epicurean galanterie, their prefaces advised the reader to give up some vraisemblance. They claimed the usefulness of pleasure and the author’s acute awareness of the reader’s expectations. Thus they contributed to emancipating the fairy literary matter but led it to its decline. Indeed, the tales were being exploited and reused in pedagogical as well as licentious texts. The intermediate spot they had conquered as an æsthetic crucible had to evolve and disappear. In this line, Mayer and Marillier (Le Cabinet des fées 1785-1789), applied to this corpus a vision that favoured morals, allegory and sentiment. Their anthology paved the way for a celebration of national antiquities and character, as well as an Heritage notion. They also participated in a neoclassical return to noble genres and a rising Troubadour æsthetic.
Abstract FR:
Les conteuses de 1730-1750 jouent dans la République des Lettres un rôle associé à la promotion d’une rhétorique du delectare. Esthétique rocaille, amabilité galante néo-épicurienne : les Préfaces de Lintot ou Lubert recommandent l’abandon d’un certain vraisemblable, affirment l’utilité du plaisir, dans une conscience aiguë des attentes du lecteur. Il se joue là une émancipation du merveilleux qui signera presque son arrêt de mort. La féerie, doublement topique par sa nostalgie du XVIIe siècle, est récupérée par le pédagogique et le licencieux. Elle ne peut que voir évoluer la place intermédiaire de laboratoire esthétique qu’elle avait conquise. Mayer et Marillier (Le Cabinet des Fées 1785-1789), appliqueront à ce corpus un goût qui privilégie morale, allégorie, sentiment. Leur anthologie annonce la valorisation des antiquités et du génie nationaux, l’idée patrimoniale, vers le retour néoclassique aux grands genres et l’essor de l’esthétique troubadour.