thesis

Julie de Lespinasse épistolière

Defense date:

Jan. 1, 1994

Edit

Institution:

Rouen

Disciplines:

Abstract EN:

We only have 400 letters written by Julie de Lespinasse between 1761 and 1776 left. About 60 were addressed to her family, 100 to her friends (including 50 to Condorcet and 6 to David Hume), and 240 to Guibert, her last lover. The orher letters she wrote have been lost, or were destroyed by their author. The corpus of these letters is therefore both uncomplete and heterogeneous. Mlle de lespinasse wrote private letters, and did not comply with the french tradition of semi-public writing that Mme de Sévigné or madame du Deffand brought into fashion. She considered letter-writing as a personnal matter, expecting her correspondents to be as sincere as herself, giving them advice and getting involved in their private life. She had read Sterne, Richardson, Diderot, Prévost, Rousseau and was influenced by their novels. That is the reason why she wrote in a deeply sensitive tone, blending passion with exagerated sensitivity, to evoke her past, her love affairs, he suffering (she died of phtisy), to express her doubts as well as her search for the meanong of her own existence. She was a real literary writer, as she kept transforming her life into literature. Among the usual characteristics of letter-writing : discontinuity, diffraction effects, the fractionning of timen selected and partial representation of the surrounding

Abstract FR:

Il nous reste environ 400 lettres de Julie de Lespinasse, écrites entre 1761 et 1776 à sa famille (60), à ses amis (une centaine, dont la moitié à Condorcet) et surtout à son dernier amant, Guibert (240). Ses lettres à Turgot, d’Alembert, et Mora, son jeune amant espagnol, ont été perdues, ou bien elle les a détruites volontairement : cette œuvre est donc lacunaire, et ne constitue pas un corpus uniforme. Dans les lettres que nous pouvons lire aujourd'hui, Mlle de Lespinasse se démarque très tôt de la tradition mondaine telle qu'elle est décrite dans les secrétaires ou pratiquée par les grands modèles du temps. Elle ne considère pas la lettre comme un genre semi-public, et ne respecte pas les codes du genre, cherchant plutôt à placer l'écriture épistolaire dans la sphère du privé, en entrant avec chacun de ses correspondants dans une relation de mutuelle confidence et de mutuelle influence. Nourrie de lectures romanesques, elle pratique le ton sensible, alliance d'une sensibilité exacerbée et d'une énergie passionnée, pour exprimer les mouvements de sa conscience, les tourments de son âme d'amoureuse coupable et insatisfaite, les affres de son agonie de tuberculeuse et partir en quête de son identité spoliée. Elle accomplit un véritable travail d'écrivain en opérant constamment une transfiguration littéraire de son vécu. Nous avons cherché parmi les caractéristiques de l'écriture épistolaire (discontinuité, effets de diffraction, morcellement du temps, mimesis fragmentaire et sélective, redites et récurrences) celles qui prenaient un sens particulier dans le cas de. . .