Les figures de l'éclectisme dans la seconde moitié du XVIIIe siècle
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Paris 4Disciplines:
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L'éclectisme signifie aujourd'hui une disposition d'esprit qui emprunterait aux divers systèmes les thèses les meilleures quand elles sont conciliables. Mais il est significatif que ce mot apparaisse dans la langue française en 1755, et sous la plume de Diderot. Il est le titre d'un des plus longs articles de l'encyclopédie. L'éclectique désignait un homme qui sait choisir parmi la multitude, les éléments qui composeront une pensée personnelle et cohérente. Il apparaissait donc comme le "modèle idéal" d'un philosophe. . . Qui n'évite pas toujours la dispersion. Cette étude argumente l'hypothèse selon laquelle un sentiment de dispersion a inspiré la plupart des synthèses intellectuelles dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. En outre, elle limite le champ de la réflexion à la lecture de textes suffisamment représentatifs pour exprimer le "contact" entre un être et un objet multiple, la situation singulière où un être est intéressé par l'objet inclassable, dans un article encyclopédique ou un roman libertin, dans une "histoire philosophique", un manuel de conversation autant que dans un récit d'aventures. La présence de cette rencontre dans des écrits si éloignés les uns des autres atteste ainsi d'un sentiment ambivalent : le goût pour la collection (des connaissances, des idées, des sentiments) et le sentiment d'incomplétude lié à tout inventaire de cet ordre. Ecrire, vivre et gouter l'insoluble complexité du monde composent donc les trois "lieux" d'investigation de cette analyse et correspondent à trois expériences individuelles exprimées dans les écrits des années 1750-1790.