Critiques de la raison grammaticale : essai sur le postulat de la systématicité dans les linguistiques européennes de la première moitié du XXème siècle
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The work analyses the epistemological characteristics of a period from junggrammatiker to structuralism, showing similarities between grammatical thought and other fields such as philosophy and gestaltpsychology. It emphazises the fact that some oppositions (eg. Comparative grammar vs. Structuralism, german phonetics vs. French semantics) have in part a mere sociological character, that different models may coexist by the same author, and that theses models show permanence through historic change. The first chapters expound some consequences of lautgesetz/analogiebildung neogrammarian dichotomy, which provided a theoretical link between empirical observation and a determinist postulation, and had a lasting influence on linguistic reflexion, including in france. It especially promoted the idea of an autonom systematic level (such as saussure's langue) 4. And 5. Chapters cope with the empirical difficulties resulting from tongues delimitation and morpho-syntactic irregularity (the servitude grammaticale was then sometimes used as an expedient. ) During the same period, some authors introduced a dialogical dimension in linguistic description, breaking so the structuralist princip of immanence. The biggest technical problems came however from syntax, for its lack of enumerative character (ch. 6 & 7). Three major syntactic models can be brought out: dependancial, predicative, and some attempts to conceive sentence as a global structure. Most authors however make use of mixt models, with heterogene methodologies. The last chapter try to shows the epistomological properties of metalanguages which are made used of, the practical limits of which appear to be consequences of the initial theoretical postulates.
Abstract FR:
Le travail analyse les caractéristiques épistémologiques de l'époque qui va des néo-grammairiens au structuralisme, et les similitudes entre la réflexion grammaticale et d'autres domaines (philosophie, psychologie gestaltiste,. . . ). Il souligne le caractère en partie sociologique de certaines oppositions (grammaire comparée/structuralisme, phonétique allemande/sémantique française, etc. ) Il montre enfin que plusieurs modèles descriptifs peuvent en revanche coexister chez le même auteur, et que ces modèles manifestent une stabilité par-delà la succession chronologique. Les premiers chapitres exposent les conséquences de la dichotomie néo-grammairienne (lautgesetz/analogiebildung), qui a permis d'articuler l'observation empirique sur une postulation déterministe, et a influencé de manière durable la réflexion linguistique, y compris en France. Une conséquence importante a été le dégagement d'un plan systématique autonome (cf. Le concept de langue) indépendant de l'engendrement causal objectif. Les chapitres 4 et 5 sont consacrés aux difficultés empiriques liées à la délimitation des idiomes et à l'irrégularité morphosyntaxique (au point qu'on recourt à la notion de servitude grammaticale), tandis que la dimension dialogique introduite par de nombreux auteurs aboutit à briser le principe structuraliste d'immanence. Le caractère non dénombrable de la syntaxe (ch 6 et 7) a toutefois constitué l'obstacle technique majeur. On peut dégager trois grands modèles syntaxiques: dépendanciel, prédicatif, à quoi s'ajoutent quelques tentatives de faire de la phrase une structure globale. La plupart des auteurs construisent cependant des types mixtes en juxtaposant des méthodologies hétérogènes. Le dernier chapitre dégage les particularités logiques des métalangages utilisés et s'efforce d'en faire apparaître les limites, qui apparaissent largement liées aux postulats théoriques initiaux.