Synapse, nodules et recompositions en langue : le cas du singhalais dans le contexte multilingue de Sri Lanka
Institution:
Paris, INALCODisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This is a discussion about the "synapse" concerning the cases in linguistic (Louis Hjelmslev, Gustave Guillaume, and especially Roch Valin). After a theoretical synthesis on the question, the said synapse is used as a methodological tool and applied to the analysis of the Sinhalese language : the aim is then to revise the discussion about the Gender in this language, particularly about the opposition between the animate and inanimate categories which are covering several paradigms, extending from the cases of the name to the morphology of the verb. Beyond the common ideas and the traditional researches in philology, the aim here is not much to determine if or how Sinhalese is an "indo-Aryan" rather than a "Dravidian" language but, following modern Linguistics, to identify the dynamism permanently operating in any language - and this is the theoretical ground of the synaptic analysis. Such an approach obliges to consider the analysed language in its context which is evidently a multilingual one : dialects, spoken and written forms, surrounding languages (Tamil, Aboriginal languages of Sri Lanka. . . ) We have then to take into account the dynamics of integration and renewal which are to be observed in any language and which personalize it : the loans, the various substrata, and all kinds of processes of innovation or recomposition in the language (analogy, popular etymologies, motivation). What is called here "monophonemical nodules " is a way to define, at least for Sinhalese, the conditions of the minimal semantism of the phonemes. The contemporary spoken Sinhalese is at the basis of this research - combining here the theory to the study on a synchronical level. Such a study is the preliminary condition to establish afterwards a dynamic grammar of the Sinhalese language as well as a "general theory of the Accusative" which has to be conceived as a more global contribution to general linguistics.
Abstract FR:
La discussion porte sur la synapse casuelle en linguistique (Louis Hjelmslev, Gustave Guillaume, et surtout Roch Valin). Après une synthèse théorique sur l'état de la question, la synapse comme outil méthodologique est appliquée à l'étude du singhalais : il s'agit de reprendre et d'approfondir la réflexion sur le genre dans cette langue, notamment par la discussion concernant l'opposition entre animé et inanimé qui s'y manifeste sur plusieurs paradigmes allant des cas nominaux à la morphologie du verbe. Au delà des idées reçues et des recherches philologiques traditionnelles, l'objectif n'est plus tant de déterminer si ou en quoi le singhalais serait une langue "indo-aryenne" plutôt que "dravidienne" mais, au regard de la linguistique moderne, d'identifier le dynamisme en jeu de permanence dans une langue donnée - postulat au fondement même de la notion théorique de synapse. Cette approche demande de considérer la langue étudiée dans son contexte inévitablement multilingue : dialectes, langues parlée et écrite, langues environnantes (tamoul, langues aborigènes de Sri Lanka). . . Sont donc prises en compte les dynamiques d'intégration et de renouvellement que l'on observe dans toute langue et qui en font la personnalité : emprunts, substrats divers, et tous processus d'innovation ou plutôt de recomposition en langue par analogie, re-étymologisation, motivation. La question des nodules monophonémiques finalement définis ici pour le singhalais pose celle de la sémantisation minimale des phonèmes. C'est le singhalais parlé contemporain qui est la base de cette recherche - sûrement la première en ce domaine sur un plan synchronique lié à la théorie - , laquelle devrait servir ensuite de référence pour une histoire "régressive" de la langue singhalaise où l'on devra tenter de se dégager des "pièges" des vestiges écrits. Pourront alors être tracés les grands axes d'une grammaire dynamique du singhalais, qui reste à venir, autant que d'une théorie générale de l'accusatif, notamment, qui serait une contribution plus globale encore à la linguistique générale.