thesis

Une construction du français à Douala-Cameroun

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Tours

Disciplines:

Abstract EN:

This thesis sets that language practices place speakers in relation of alterity. Traditional techniques in Social Sciences and Humanities have been used with some adaptations during the fieldwork, for soliciting observable data : observant participation, comprehensive interviews, non-solicited corpus, and most importantly, a work on the experience of the participants in the research. This opening allowed understanding that constructivist procedure steps by ethnosociolinguistic and interpretivist approaches were suitable, by leading a reflexive dimension of the research. Basing on the fact that differences are mutually accepted as a way of life, concepts as norm and linguistic community are considered as contextual. In this setting, French language becomes a collection of representations (francanglais, good French, "personalized French", bad French and medium French) relevant in context. Different participants sometimes must even agree to disagree. One of the practises, notably the "français du quartier", presents itself as characterizing social opening and social frontiers of one the other. The French used can therefore be seen in this sense, as a symbolic power. Speaking French in Douala is consequently the stake of claim of that, and its means imposing or negotiating ONE'S own French, since French as a code does not exist. The essential point that should be kept in mind from this study is that language remains a social construction and the approaches necessary for accessing it cannot set aside contextualization and its consequences.

Abstract FR:

Cette thèse pose que les pratiques linguistiques inscrivent le locuteur dans un rapport d'altérité. La production d'observables s'est effectuée par des techniques classiques, adaptées pour le terrain : participation observante, entretien compréhensif, corpus non sollicités, mais aussi un travail sur l'expérience du terrain des acteurs de la recherche. Cette ouverture a permis de comprendre la pertinence des approches constructivistes (ethnosociolinguistique et interprétativiste), qui conduisent à la réflexivité, grâce à la récursivité de la connaissance construite. Se basant sur l'acception mutuelle des différents acteurs sociaux, ce travail a considéré les concepts de norme et de communauté linguistique comme des pratiques contextuelles. Le français est alors un ensemble de représentations (francanglais, bon fançais, "français personnalisé", mauvais français, français du quartier, français moyens), obéissant au contexte. Différents acteurs sont ainsi d'accord même sur les points de désaccord. Dans ce climat d'inter-(tolérance / connaissance), le français du quartier, apparaït comme une pratique synonyme d'ouverture et de clivage social dans les rapports à autrui. Le français langue de "jure", se présente alors comme un capital symbolique. Parler français à Douala revient à revendiquer ce pouvoir, imposer SON français, puisque LE français n'existe pas objectivement. Dans l'ensemble, si la langue reste une construction sociale, la démarche pour y accéder ne peut occulter la contextualisation et ses conséquences.