Le roman de la Bourse dans la seconde moitié du XIXe siècle, généalogie et logique d'un discours romanesque
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The Paris Stock Exchange was intriguing to 19th century writers. But as it stood for "the democratization of capital", it soon became a major source of controversy. After a period of heated debate (1854-1858) in which the press, comedies of manners and pamphlets played great role, the major theses then developed found their way into a novel of manners (1857-1890) that was widely opposed to the market place. The Stock Exchange was then viewed as the principal cause of the breaking p of ancient Régime society, this rhetoric being closely related to the rise of antiqemitism. While Zola's l'Argent (1890-1891) enhances a counter-notion of progress that evokes the American gospel of wealth as exemplified by Frank Norris and Theodore Dreiser, it also brings the political approach of economics to completion by showing that both democracy and the market place are ruled by abstractions.
Abstract FR:
La Bourse de Paris n'est pas seulement pour la littérature du XIXe siècle une curiosité. Parce qu'elle représente l'essence de l'économie de marché et un idéal de " démocratiqation du capital ", elle est surtout le terrain d'un débat moral et politique. Les thèses cardinales de ce débat sont fixées par la presse, le pamphlet et la comédie de mœurs au milieu du siècle (1854-1858), avant d'infuser dans le discours du roman de mœurs boursières (1857-1890), rhétorique de la réaction proche de l'écriture populaire. L'intérêt de ce moment fantasmatique de la littérature boursière, inséparable de la genèse de l'antisémitisme, est qu'il désigne la Bourse comme le principe de l'atomisation de la société. L'Argent (1890-1891) de Zola oppose à cette littérature un discours progressiste comparable au gospel of wealth du roman americain, mais parachève la pensée politique de l'économique montrant que la démocratie comme le marché sont gouvernés par des abstractions.