Le mysticisme du mal chez Jean Genet
Institution:
Clermont-Ferrand 2Disciplines:
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Le mysticisme de Genet ne se présente point comme une doctrine philosophique ou religieuse, mais plutôt comme "une expérience intérieure" étrangère à toute sorte de foi confessionnelle. Cette expérience extra ecclesiam trouve, d'une part, dans la transgression comme dans l'érotisme, ses deux principales sources de création, et, d'autre part, dans le langage poétique sa sublime substance. Elle s'apparente à une forme païenne de mysticité, instaurée dans la Grèce ancienne par Dionysos, dieu de la subversion et de l'exaltation des sens. En plaçant son univers artistique sous le signe du dionysisme, Genet élabore une esthétique génératrice de transcendances, où des vérités neuves sont explorées non dans les phénomènes mais au-delà des phénomènes. La valorisation du négatif à travers la représentation à la fois fabuleuse et hiératique des actes condamnés par la loi sociale -vol, trahison, meurtre et érotisme licencieux-, devient le credo de l'art genétien. Par son appropriation des vertus transfiguratrices propres à l'artiste dionysiaque dont décrit Nietzsche le profil dans "La Naissance de la tragédie", Genet entreprend un projet poétique basé sur le principe de l'inversion. Un principe dont le socle est rhétorique, où l'on assiste à l'euphémisation et à la conversion des valeurs jugées redoutables par les moeurs de la société à d'autres inoffensives, voire salutaires