Claude Lancelot (1616-1695) : Mémoires touchant la vie de M. de Saint-Cyran : édition critique avec introduction, notes et annexes
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
De 1663 à 1670, Claude Lancelot (1616-1695), solitaire de Port-Royal, rédige ses mémoires sur Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran (1581-1643), considéré comme le père du mouvement janséniste français. Connus par un nombre exceptionnellement élevé de copies, qui témoignent de leur succès, ces mémoires font l'objet d'une première tentative d’édition avortée en 1723, puis d'une édition complète en 1738 à Utrecht. La confrontation entre les manuscrits et l'imprime révèle les mutilations et les modifications subies par le texte. Il fallait donc, en l'absence de l'original autographe, établir une édition critique fondée sur la confrontation systématique de l'ensemble des manuscrits. Des notes philologiques et historiques permettent de replacer ces mémoires dans le contexte du premier Port-Royal. Une lecture attentive des œuvres de l’abbé de Saint-Cyran permet d'établir à quel point Lancelot a intériorisé l'enseignement de son maitre au point que, ne l'ayant connu directement que pendant quelques mois au cours des dernières années de la vie de Saint-Cyran, marquées principalement par son emprisonnement à Vincennes (14 février 1638-6 février 1643), la spiritualité de l’abbé marque définitivement et en profondeur toute sa vie: on en trouve la preuve dans sa défense inlassable de sa mémoire, de celle de l'enseignement spirituel de saint Augustin sur la grâce tel que l'expose Jansénius d'Ypres dans son Augustinus, de celle enfin des religieuses de Port-Royal qui refusent en 1661 la signature du formulaire. De Saint-Cyran il retient aussi la nécessité d'une bonne éducation de la jeunesse: pendant plus de trente ans, il figure parmi les meilleurs pédagogues de Port-Royal, et produit de nombreux manuels longtemps considérés comme des modèles. Ce n'est que dans les vingt dernières années de sa vie qu'il peut enfin mettre à exécution le projet qui lui tient à cœur depuis plus de trente ans: il prend l'habit bénédictin à l'abbaye de Saint-Cyran en 1672, et meurt en exil, à Quimperlé, le 15 avril 1695. Sa vie, comme ses mémoires, demeurent un témoignage irremplaçable et unique sur l’abbé de Saint-Cyran.