thesis

Mythe et fiction dans Salammbô de Gustave Flaubert

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Jan. 1, 2006

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Abstract EN:

To write his novel on Carthage, Flaubert uses a lot of myths taken from various sources. The taste of Antiquity and history in the author’s youth has played an important role in Salammbô’s conception. How does Flaubert get into contact with myths and mythology? What’s his relation to the antique and contemporary comparative sciences of myth and religion? The writer has followed the debates on human history, religion and Orient. Finally, the presence of myths and symbols in the action proves the author’s interest in his century which, since German Romantics, focused its research on symbol and its relation to myth. How is the myth integrated into the plot? How does it structure the story? The manuscripts help us to understand the author’s method. They also invite us to confrontations which prove his ironic treatment of history, time, and any symbolic or mythic object. The text illustrates the presence of the sacred, degrading it at the same time. Related to the contemporary debates on mental alienation and hysteria, myth acquires a medical aspect, becomes language of madness. But the fiction uses the mythic and transcendental language to desecrate science and to reject every positive explanation. Against all scientific knowledge, the flaubertian text maintains its own literary value and intelligibility

Abstract FR:

Pour écrire son roman sur Carthage, Flaubert utilise un grand nombre de mythes puisés dans diverses sources. Le goût de l’Antiquité et de l’histoire dans la jeunesse de l’écrivain ont joué un rôle important dans la conception du roman. Comment Flaubert entre en contact avec les mythes et les mythologies ? Quel est son rapport avec les débats sur l’histoire de l’homme et surtout avec les sciences comparatistes antiques et contemporaines, centrées sur les mythes et les religions ? Par ailleurs, l’Orient, lieu de mythes et de religions est indissociable de l’épistémologie de l’époque qui y voit un nouveau champ d’étude comparatiste, propre à donner une explication universelle des mythes et des religions à la manière des sciences naturelles. Enfin, l’intégration de symboles dans le roman prouve l’ intérêt de l’écrivain pour les discours épistémologiques du siècle qui, commencés avec le Romantisme allemand, portaient sur le symbole et ses rapports avec le mythe. Comment les éléments mythiques sont-ils intégrés dans l’action ? Comment le mythe structure-t-il le récit ? L’étude de l’avant-texte nous aide à comprendre la méthode de l’auteur. Ils nous invite aussi à des confrontations qui prouvent son traitement ironique de l’Histoire, du Temps, et de tout objet symbolique ou mythique. Le texte de Salammbô montre la présence du sacré en indiquant en même temps sa dégradation. Cela n’est pas sans rapport avec les discours de l’époque sur la folie et l’hystérie. Le mythe prend un aspect médical ; il devient langage de la folie. Ce qui ressort de la poétique de la fiction, c’est bien la profanation de la science par l’utilisation d’un langage mythique et transcendantal qui dépasse toute explication positive. Contre tout savoir, le texte flaubertien garde pourtant sa valeur littéraire, sa propre intelligibilité