Abstract FR:

Cette recherche se propose d'etablir et de decrire les procedes par lesquels balzac, puis flaubert se saisissent des grands boulevards, madeleine/bastille, pour leur conferer le statut d'un lieu romanesque a l'origine de representations singulieres de la ville. Decoupee en trois parties, consacrees a une archeologie du lieu, delimitee par les annees 1750-1830, a balzac et a flaubert, l'etude insiste sur le fait que, apparus au xviiie siecle dans de multiples discours, ces boulevards n'entrent dans l'univers de la representation romanesque qu'au xixe siecle et alors que, sous l'effet des lumieres et de la revolution l'espace public s'est totalement tranforme. Lorsque balzac s'empare des grands boulevards pour en faire un lieu romanesque, il s'approprie leurs schemes representatifs deja crees. Cependant, il transforme ces boulevards en un lieu ou la ville se represente et se joue. Et celui-ci fonctionne alors comme le centre et l'image meme de la ville que balzac dechiffre et de la societe qu'il invente dans la comedie humaine. Flaubert reprend le topos invente par balzac et le remanie. Du coup, les boulevards se metamorphosent en un lieu emblematique d'une villespectacle qui reduitl'individu a n'etre qu'un simple spectateur. Ils fonctionnent comme le lieu privilegie d'initiation a la ville moderne qui voue ses personnages, en proie a l'ennui et a la nostalgie, a une errance sans fin. Envisage sous cet angle, l'univers de la ville flaubertienne apparait tres proche de celui evoque par baudelaire. Introduits dans l'espace de la creation romanesque, par balzac et flaubert, les grands boulevards joueront, chez des auteurs comme zola, maupassant ou huysmans, un role majeur dans les representations de la ville et du paris << fin-de-siecle >>.