thesis

Jean Cocteau, ses œuvres et la presse parisienne de 1908 à 1955

Defense date:

Jan. 1, 1987

Edit

Institution:

Paris 4

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

A parallel between author and work allows us to penetrate into the creator's fate in relation to that of his works, and reveals why, in the case of Jean Cocteau, the shape of his work does not always coincide with the bulk of his figure. His progress towards a literary achievement goes through different stages of apprenticeship and evolution: an apprenticeship of new artistic values, codified by the new spirit, is not incompatible with reverting to a classical vision of art. The urgency of an unusual reading-over of Cocteau’s work through the meanders of hundreds of critical appraisals it raised in the press, and within the limits of half a century, proceeds from an ideal of literary fairness towards Cocteau. If reviewers of Cocteau’s works are motivated more by their personal sensibility than by the political line of their paper, it is owing to the fact that Cocteau adopts a calchas attitude. Ill interpreted, such attitude nevertheless contributes to Cocteau’s greatness, whose only engagement is to his own work. The myth of his work (consubstantial with the myth of poetry) is inherent to Cocteau. His successive assumptions and allegiances, in the presence of an out-world, which he calls the unknown, reveal his status of an author (consubstantial with the myth of a poet) under the features of a hero (Orpheus) from Greek tragedy. On the other hand, Cocteau’s myth is inherent to journalistic criticism, taken off-balance, in a perspective of mythical fight, by the diversity of his work. Far from being prejudicial to Cocteau, the dividing between praisers and disparagers has generated an exchange more useful to the displaying of his work than to the critical appreciation of his judges.

Abstract FR:

Le parallélisme "auteur-œuvre" permet d'étudier le destin du créateur par rapport au destin de ses œuvres, et révèle pourquoi, dans le cas de Jean Cocteau, la figure de son œuvre ne coïncide pas toujours avec sa stature d'auteur. Sa démarche vers un accomplissement littéraire passe par différentes formes d'apprentissage et d'évolution : l'apprentissage des valeurs artistiques nouvelles, codifiées par l'esprit nouveau, n'est pas incompatible avec un retour à la vision classique de l'art. L'utilité d'un parcours inhabituel de l'œuvre de Cocteau à travers les méandres des centaines de réflexions critiques qu'elle a suscitées dans la presse, et dans le cadre d'un demi-siècle, procède d'un idéal de justice littéraire qu'il faut rendre à Cocteau. Si les journalistes-critiques de Cocteau sont mus davantage par leur sensibilité personnelle que par la ligne politique de leur journal, c'est parce que Cocteau adopte une attitude de Calchas. Mal interprétée, cette attitude contribue néanmoins à la grandeur de Cocteau, dont le seul engagement est celui qu'il prend envers son œuvre. Le mythe de l'œuvre (consubstantiel au mythe de la poésie) est inhérent à Cocteau. Ses présomptions et allégeances successives devant un au-delà qu'il nomme l'inconnu, révèlent sa figure d'auteur (consubstantielle au mythe du poète) sous les traits du héros (Orphée) de la tragédie antique. En revanche, le mythe Cocteau est inhérent à la critique journalistique, déséquilibrée, dans un esprit de combat mythique, par la diversité de son œuvre. Loin de porter préjudice à Cocteau, le partage en laudateurs et dénigreurs a stimulé un échange plus utile au déploiement de son œuvre qu'au discours critique de ses juges.