Stendhal lecteur
Institution:
Université Stendhal (Grenoble)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the matter of literature, critics often speak about the important link between the writer and his memory or his language. But they forget, sometimes, the real roots of this memory and the place where the writer learns this language. In this study, my aim is to verify that reading is the main basis of writing. In Stendhal's books, this very problem is set. The "testimony-book", vie de Henry Brulard, intimates that the story hinges on the fact that life is told in terms of readings more than in terms of slight incidents. We can also verify that this theme is relevant in Stendhal's novels. But Stendhal goes further: he identifies himself to his readings and gives a metaphysical value to reading. For him a real life may resemble toa story ; then, I tried to analyse the effects of reading in Stendhal's pieces of autobiography according the model of Don Quichotte. They both live the same relation to literature and have the same behaviour in front of life events. They are surprised in the same way when they discover their transformation into a text. Then, Stendhal invents his reader through the pages of his books and set a program for this reader. He has a hard time leaving his text to the posterity.
Abstract FR:
On parle souvent, termes d'exégèse littéraire, du lien privilégié qui unit l'écrivain à la mémoire ou à la langue. Mais on oublie parfois la véritable origine de cette mémoire et le lieu d'apprentissage de cette langue. Je propose dans cette étude de vérifier que la lecture est à la source, qu'elle représente la possibilité de l'écriture. Cette problématique est inscrite au cœur même de l'œuvre de Stendhal. A partir du livre-témoin, la vie de Henry Brulard, j'ai tenté de montrer que le récit de vie se limitait à quelques incidents très brefs et a beaucoup de lectures. J'ai essayé de confirmer cette intuition d'une thématique de la lecture dans la vie de Henry Brulard en allant vérifier sa prégnance dans les autres écrits de Stendhal. La présence du livre et du lecteur comme topos romanesque offre un exemple spéculaire de mise en représentation. Mais Stendhal va plus loin : s'identifiant à ses lectures romanesques, il attribue à la lecture une valeur métaphysique et l'investissement du lecteur dépasse le cadre du livre. Par la prise de conscience de la nature livresque de son expérience, Stendhal rejoint Don Quichotte. Au contexte près, ils vivent tous deux le même rapport à la littérature, adoptent la même conduite devant le réel et sont surpris de la même façon de leur métamorphose textuelle.