Abstract FR:

Cette étude, concernant deux auteurs d'époques et de moralité si incomparables a priori, ne constitue ni une thèse de théologie sur Jean ni une tentative de provocation religieuse. Au contraire, dans un siècle où l'homme fuit les dogmes religieux mais recherche, paradoxalement, un appui spirituel à son existence, Georges Bataille apparait comme l'auteur susceptible de concilier l'expérience sacrée de la religion et celle, non moins sacrée pour lui, de l'érotisme. Celui-ci est vécu comme une « apocalypse » au sens étymologique de « dévoilement » et dans le sens de fin humaine menant à la « souveraineté » de l'être. La comparaison entre Dieu et Dionysos et leur influence dans les expériences extatiques de Jean et de Bataille, invitent à étudier les points communs génériques et thématiques entre certains écrits batailliens et l'apocalypse. Tenter de définir l'angoisse de la mort comme motivation commune de création chez ces deux hommes, constitue le fil conducteur de ces travaux. Seule la conception de l'au-delà diffère et suggère deux fins : le néant bataillien ou la résurrection johannique.