Apocalyptique et décadentisme : Bloy et Péladan
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
After the third republic was proclamed, instigating the revolutionary ideals, a moral arose at the end of the 19th century (1880-1900). The opponents to the new regime interpreted it as a decadence and calles for a renewal of the world. In that hope for renovation, the apocallyptic discourse played a significant role and is present in the works of authors as dissimilar in their discourses as Leon Bloy and Josephin Peladan, who are nevertheless linked by their critical position towards the contemporary society. The decadent position relies on a loss-loss of a transcendent figure and eviciton of the church out of the state structures - and on the consequent mourning process, consisting in the enclosure of the subject on himself and the division mechanism of the ego. From that position on, the apocalyptic discourse, (which gathered the jewish community around a book and not anymore around a location, a temple, at the dawn of our era), has the ability to solve the crisis by reestablishing the transcendant figure through guilt and opening of the subject to it. The most significant texts by Bloy and Peladan are confronted to the main features of the apocalyptic discourse (the principle of which is the subject going through abjection) : the status of evil, ideal and god, whose silence is a source of anguish ; guilt, which articulates the decadent and the apocalyptic discourses ; vision, which produces monsters but is also a projection of ideal figures ; and finally, the link between the subject and the community produced by the textual exhibition of martyre. But, this confrontation reveals in those texts how the subjects refuse to fall and become subject to death and consequently to resurrection. A median position is then elaborated : compassion and its corollary, tears, unable to produce a catharsis.
Abstract FR:
L'instauration de la IIIe République, réalisation des idéaux issus de la révolution, a engendré, à la fin du 19e siècle (1880-1900), une crise morale. Les opposants au régime y ont lu les symptômes d'une décadence et appelé à un renouveau du monde, où le discours apocalyptique a trouvé sa place. Léon Bloy et Josephin Peladan, liés cependant par leur position critique à l'égard de leur temps. A partir de la position décadente, fondée sur une perte de la transcendance et éviction de l'église des structures étatiques - mettant en place des mécanismes similaires a ceux du deuil - la clôture du sujet et sa division interne - le discours apocalyptique, (qui a permis à la communauté juive persécutée, à l'aube de notre ère, de se rassembler autour d'un livre et non plus d'un lieu, le temple) a le pouvoir de rétablir une transcendance par la culpabilité et l’ouverture du sujet à l'autre, et de résoudre la crise. Les textes de Bloy et de Peladan les plus exemplaires à cet égard sont confrontés aux figures de l'apocalyptique (dont le principe est le passage par l'abjection) : le statut du mal, de l'idéal et du divin, au silence angoissant, l'établissement de la culpabilité, charnière entre les discours décadent et apocalyptique, la vision, productrice de monstres, mais aussi projection réparatrice et idéalisante, enfin l'articulation du sujet à la communauté obtenue par l'exposition textuelle du martyre. Or, cette confrontation révèle chez ces auteurs le refus de déchoir, de devenir sujets à la mort et, par là, à la résurrection, et débouche sur l'établissement d'une position médiane, la compassion et son corollaire les larmes, aux vertus cat hartiques trop faibles pour produire un renouveau.