Les femmes dans "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study makes us think about love, desire, Gomorrah, social niceties, mythology, art, and about the question of narration. However, it is not a study on all the above-mentioned subjects which are closely related to women but a study on women and on the impact of this study on the numerous topics that bring them on the scene. First of all, the women in À la recherche du temps perdu are regarded as the characters of a " poïesis " literature - poetic transformation of reality - by examining the creation of a phantasmagoria of women and by understanding what, for the narrator, constitutes the feminine mystery and the feminine dissociation. Then, proustian women are considered the characters of a " mimesis " literature - reflection of reality - by analysing their evolution into the society, their sexual choices, often gomorrheans, and the moral duality that torn them between good and evil. Finally, they are also perceived as the characters of a " semiosis " literature - creation of meaning. Women's salvation is to be found on the art side after they have failed on the love side. If only one division is meant to survive them, wouldn't be the one differentiating the women taking part in the different steps leading to the transformation of the narrator into a writer, that is to say into a hero, from the other women ?
Abstract FR:
Cette étude nous mène vers des réflexions sur l'amour, sur le désir, sur Gomorrhe, sur la mondanité, sur la mythologie, sur l'art, ou encore sur la question de la narration. Cependant, il ne s'agit pas d'étudier selon les femmes tous ces sujets intrinsèques, mais bien les femmes et les répercussions de cette étude sur les nombreux champs d'action les mettant en scène. Tout d'abord, les femmes de la Recherche sont considérées comme des personnages d'une littérature " poïesis " - la transformation poétique du matériau réel - en s'attardant sur la création d'une fantasmagorie de la femme et en élucidant ce qui, pour le narrateur, fonde le mystère et le dédoublement féminins. Puis, les femmes proustiennes sont regardées comme des personnages d'une littérature " mimesis " - le reflet du réel - en examinant leur évolution dans le monde, dans leurs choix sexuels, souvent gomorrhéens, et dans la dualité morale qui les tiraille entre le bien et le mal. Enfin, elles sont perçues comme des personnages d'une littérature " semiosis " - l'avènement d'un sens. Le salut des femmes dans l'œuvre se cherchera alors du côté de l'art après leur échec du côté de l'amour. Si un seul clivage doit leur survivre, ne serait-ce pas celui qui dissocie les femmes participant aux différentes étapes de l'avènement du narrateur en écrivain, c'est-à-dire en héros, des autres ?